Une équipe de chercheurs fondamentaux et cliniques dirigée par la Dre Nathalie Arbour, chercheuse agrégée au Département de médecine de l’Université de Montréal et au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) a fait un pas important vers l’amélioration des traitements contre les symptômes de la sclérose en plaques (SEP). Dans une étude sélectionnée comme étant parmi les 10 % plus intéressantes publiées dans la prestigieuse revue Journal of Immunology, l’équipe a découvert, chez les patients atteints de SEP, la présence élevée d’un type de cellules blanches (CD4 T) qui exprime le NKG2C, une molécule hautement toxique qui endommage les tissus du cerveau.
En étroite collaboration avec des cliniciens du Centre hospitalier de l’Université de Montréal et de l’Institut neurologique de Montréal (Université McGill), l’équipe de la Dre Arbour a étudié des tissus de sujets sains et de patients atteints de SEP. Cette approche a permis à l’équipe de découvrir un mécanisme jusqu’ici inconnu par lequel les cellules CD4 T exprimant le NKG2C peuvent cibler directement des cellules du cerveau ayant un ligand correspondant qui se trouve uniquement chez les patients atteints de SEP. « Ces résultats sont très encourageants, note la Dre Arbour. Ils nous donnent un portrait beaucoup plus précis de la façon dont les cellules du cerveau des patients atteints de SEP sont ciblées par le système immunitaire. Ils nous fournissent également une compréhension plus claire des façons de bloquer l’action des cellules. »
Il n’existe pas de cure contre cette maladie auto-immune chronique du système nerveux central. Il existe un certain nombre de thérapies approuvées qui ciblent les molécules immunitaires exprimées par des cellules immunitaires, mais elles sont parfois trop larges dans leur application. Ainsi, elles peuvent supprimer l’efficacité du système immunitaire, et ouvrent la voie à des infections graves chez certains patients atteints de SEP, telles que la leucoencéphalopathie multifocale progressive, une infection virale grave qui peut causer la mort chez les personnes ayant une déficience immunitaire grave, comme c’est le cas des patients atteints de SEP et qui prennent des médicaments immunosuppressifs.
« Notre recherche contribue de façon importante à contourner ce problème » explique la Dre Arbour. Le NKG2C est spécifiquement exprimé par un sous-ensemble de cellules CD4 T qui se trouvent uniquement chez les personnes atteintes de SEP. Ainsi, on pourrait cibler ce récepteur sans affecter une large population de cellules immunitaires, mais seulement celles qui causent les symptômes caractérisant cette maladie grave. »
Pour les patients, cette percée pourrait mener à des traitements plus efficaces visant à ralentir la progression de la SEP et de ses symptômes, tout en minimisant les risques d’infections potentiellement fatales et en améliorant leur qualité de vie.
À propos de la sclérose en plaques
Au Canada, plus de 75 000 personnes sont atteintes de la sclérose en plaques. Il s’agit d’une des plus grandes incidences de cette maladie dans le monde. Cette intrusion du système immunitaire dans le cerveau perturbe la communication efficace entre les neurones du cerveau et de la moelle épinière, ce qui engendre des dommages importants et récurrents au système nerveux central. La SEP se manifeste donc par des paralysies, des engourdissements, des pertes de vison ainsi qu’un déficit d’équilibre et de coordination des mouvements, menant à un handicap chronique.
À propos de l’étude
L’étude Cytotoxic NKG2C+ CD4 T Cells Target Oligodendrocytes in Multiple Sclerosis a été soulignée dans la revue Journal of Immunology comme étant parmi la meilleure des 10 % des articles publiés dans cette prestigieuse revue. L’équipe de recherche comprenait des chercheurs fondamentaux et cliniques du CRCHUM ainsi que de l’Institut neurologique de Montréal de l’Université McGill.
À propos de la Dre Nathalie Arbour
La Dre Arbour est chercheuse dans l’axe neuroscience du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Elle est aussi chercheuse agrégée au Département de médecine de l’Université de Montréal. Son programme de recherche est financé par la Société canadienne de la sclérose en plaques et la Fondation canadienne pour l’innovation. Elle a obtenu une bourse salariale de nouveau chercheur des Instituts de recherche en santé du Canada.
À propos du CRCHUM
Le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) améliore la santé chez l’adulte par un continuum de recherche universitaire de haut niveau qui, en améliorant la compréhension des mécanismes étiologiques et pathogéniques, favorise le développement, l’implantation et l’évaluation de nouvelles stratégies préventives, diagnostiques et thérapeutiques. Le CRCHUM offre un environnement de formation assurant une relève engagée dans une recherche d’excellence.
Source :
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