Un esprit sain dans un cœur sain


MONTRÉAL, le 25 août 2014 – Faire de l’exercice pour améliorer sa capacité cardiovasculaire pourrait constituer une protection contre les pertes cognitives associées au vieillissement, selon une nouvelle étude signée par des chercheurs de l’Université de Montréal et du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, affilié à l’Université. Claudine Gauthier, première auteure de l’étude, explique : « Les artères durcissent avec l’âge. On croit que ce phénomène commence dans l’aorte, la principale artère sortant du cœur, avant d’atteindre le cerveau. Or, les changements cognitifs dus au vieillissement évoluent à peu près au même rythme que le durcissement artériel, et il pourrait y avoir un lien entre les deux. Nous avons découvert que les adultes âgés qui ont une aorte en meilleure condition et une meilleure capacité aérobique obtiennent aussi un meilleur score dans un test cognitif. Nous pensons que la préservation de l’élasticité artérielle pourrait être l’un des mécanismes par lequel l’exercice ralentit le vieillissement cognitif. »

Les chercheurs ont étudié un groupe de 31 personnes âgées de 18 à 30 ans et un autre groupe de 54 personnes âgées de 55 à 75 ans. Cet échantillon a permis de comparer les participants plus âgés entre eux et avec le groupe de personnes plus jeunes qui n’ont pas encore entamé le processus de vieillissement en question. Aucun des participants ne présentait de problème physique ou mental susceptible d’influer sur les résultats de l’étude. Pour évaluer la forme physique des participants, on a mesuré leur consommation maximale d’oxygène sur 30 secondes pendant un effort intense sur un appareil d’exercice. Les capacités cognitives ont été mesurées au moyen du test de Stroop. Le test de Stroop est un test validé scientifiquement consistant à montrer au sujet un mot désignant une couleur, mais dont les caractères sont dans une couleur autre que celle représentée par le mot. Le sujet doit nommer la couleur des caractères

(par exemple, le mot « rouge » est écrit en bleu, et la bonne réponse est « bleu »). Une personne qui est capable de nommer la couleur en évitant d’être déroutée par son réflexe de lire le mot de couleur est considérée comme ayant une meilleure agilité cognitive.

Les participants ont subi trois examens par IRM : un pour évaluer la circulation sanguine dans le cerveau, un pour mesurer l’activité cérébrale pendant le test de Stroop et un pour observer l’état physique de l’aorte. Les chercheurs se sont intéressés à la circulation sanguine dans le cerveau, car une mauvaise santé cardiovasculaire est associée à une onde de pression plus rapide à chaque pulsation cardiaque, ce qui peut endommager les petits vaisseaux sanguins du cerveau. « Il s’agit de la première étude qui utilise l’IRM pour examiner les participants de cette façon, poursuit Claudine Gauthier. Cela nous a permis de découvrir des effets subtils dans une population saine, ce qui suggère que d’autres chercheurs pourraient adapter notre méthode pour étudier des liens entre la vascularisation et la cognition chez des populations moins saines ou des populations cliniques. »

Les résultats ont démontré une baisse de fonction exécutive, d’élasticité aortique et de capacité cardiorespiratoire en fonction de l’âge, un lien entre la santé vasculaire et la fonction cérébrale, ainsi qu’une association positive entre la capacité aérobique et la fonction cérébrale. « L’effet de la forme physique sur la fonction cérébrale pourrait passer par la conservation de la réactivité cérébrovasculaire dans des zones périventriculaires qui sont aussi associées à la capacité cardiorespiratoire, ajoute Claudine Gauthier. Il y a probablement d’autres associations plus complexes entre la forme physique et la vascularisation cérébrale, mais dans l’ensemble nos résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle l’hygiène de vie contribue à entretenir l’élasticité des artères, ce qui aide à prévenir des dommages cérébrovasculaires en aval et à conserver ses facultés cognitives jusqu’à un âge plus avancé. »

À propos de cette étude

Ces travaux ont été rendus possibles grâce au soutien des Instituts de recherche en santé du Canada (MOP 84378, bourse Banting et Best pour CJG, Chaire de recherche du Canada pour LB), la Fondation canadienne pour l’innovation (Fonds des leaders 17380), le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (PSR-SIIRI-239) et le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (R0018142). Le compte rendu de ces recherches a été publié le 20 août 2014 dans Neurobiology of Aging.

 

Personne-ressource auprès des médias
William Raillant-Clark
Attaché de presse à l’international
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