De fortes doses de suppléments d’huile de poisson, riches en acides gras om éga-3, ne réduisent pas la fibrillation auriculaire, une forme courante d’irrégularité du rythme cardiaque qui peut imposer au cœur un rythme allant jusqu’à 150 battements par minute. Les résultats de l’essai AFFORD, mené par l’Institut de Cardiologie de Montréal, ont été publiés dans le Journal of the American College of Cardiology, le 7 octobre.
Au cours de l’essai, 337 patients atteints de fibrillation auriculaire et ne recevant pas de traitement classique anti-arythmiques ont été répartis aléatoirement pour recevoir 4 grammes d’huile de poisson par jour ou un placebo pendant une période allant jusqu’à 16 mois. Une récurrence de la fibrillation auriculaire a été observée chez 64,1 % des patients ayant reçu l’huile de poisson, comparativement à 63,2 % des patients prenant le placebo. De plus, l’étude a permis de conclure que les suppléments d’huile de poisson ne réduisaient pas les marqueurs du stress oxydatif et de l’inflammation, ce qui pourrait expliquer son inefficacité.
« L’huile de poisson ne joue aucun rôle dans la gestion du rythme de la fibrillation auriculaire », explique le Dr Anil Nigam, chercheur principal de l’étude, cardiologue à l’Institut de Cardiologie de Montréal et professeur agrégé de médecine à l’Université de Montréal. « Ce que l’on sait par contre est que pour prévenir les maladies du cœur et réduire la tension artérielle, une alimentation méditerranéenne riche en gras oméga-3 naturels et en d’autres nutriments devrait être recommandée. Cette alimentation devrait inclure la consommation de fruits et légumes frais, de légumineuses et d’huile d’olive, et une diminution de la consommation de viande rouge, de gras trans et de gras saturés. Nous croyons qu’une telle stratégie pourrait également être bénéfique pour le traitement de la fibrillation auriculaire, bien que plus d’études soient requises. »
À propos de la fibrillation auriculaire
La fibrillation auriculaire est la forme d’arythmie la plus fréquente; elle touche environ 350 000 personnes au Canada, et on croit que ce nombre augmentera avec le vieillissement de la population. Le risque de développer une fibrillation auriculaire augmente avec l’âge et d’autres facteurs de risque tels que l’obésité, le diabète, l’hypertension artérielle et les maladies du cœur sous-jacentes. Certains troubles cardiaques, par exemple l’insuffisance cardiaque et les maladies valvulaires cardiaques, peuvent également accroître le risque de fibrillation auriculaire.
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