Des études récentes réalisées sur un petit nombre de patients atteints de leucémie et traités par greffe de moelle osseuse laissaient présager que la présence du très commun cytomégalovirus (CMV) chez le patient ou son donneur de moelle pouvait protéger d’une rechute, voire d’un décès, après la greffe.
Une vaste étude internationale publiée dans la revue Blood, tenant compte des données relatives à quelque 9500 patients greffés dans plus de 400 centres dans le monde entre 2003 et 2010, démontre aujourd’hui le contraire. «Le but initial de cette étude était de confirmer que l’infection au CMV pouvait prévenir les rechutes de leucémie, prévenir les décès et ainsi devenir un outil thérapeutique majeur pour améliorer le taux de survie des patients», explique le Dr Pierre Teira, hématologue-oncologue et chercheur au CHU Sainte-Justine et professeur adjoint de clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, premier auteur de l’article. «Cependant, nous avons observé l’exact opposé. Nos résultats montrent clairement que, malgré les progrès importants faits depuis 20 ans dans la lutte contre les décès directement liés au CMV, ce virus non seulement ne prévient pas les rechutes de leucémie, mais de plus reste un facteur majeur associé au risque de décès. La surveillance du CMV après la greffe demeure une priorité chez les patients.»