Les personnes atteintes de schizophrénie qui ont des antécédents de violence présentent un dysfonctionnement des fonctions cérébrales liées aux émotions négatives qui n’est pas observé chez la majorité des gens souffrant de cette maladie. Ces constats découlent d’une étude réalisée par des chercheurs de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal (CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal) et de l’Université de Montréal dont les résultats viennent d’être publiés dansNeuropsychiatric Disease and Treatment.
«Il est faux d’associer schizophrénie et violence, rappelle le Dr Alexandre Dumais, psychiatre à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et à l’Institut Philippe-Pinel de Montréal et l’un des auteurs principaux de l’article. Dans les faits, un faible pourcentage de personnes qui souffrent de schizophrénie peuvent présenter des comportements violents envers leur environnement. Nous avons cherché à savoir si ces manifestations de violence sont causées par un dysfonctionnement de certaines fonctions cérébrales liées à la gestion des émotions.»
L’objectif de cette étude était de trouver les régions du cerveau qui présentent des altérations (détectées par l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) lors d’une tâche associée à une émotion chez des hommes atteints de schizophrénie. «Bien que les personnes violentes en général aient des problèmes de gestion des émotions négatives, il n’y a que peu d’études de neuro-imagerie fonctionnelle qui ont examiné le traitement des émotions chez les hommes souffrant de schizophrénie ayant des antécédents de violence», affirme Stéphane Potvin, coauteur de l’étude, chercheur à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal et professeur agrégé au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal.