Découvrez le parcours d’Annelies Bockstael, nouvelle professeure adjointe à l’École d’orthophonie et d’audiologie. Elle poursuit également un travail de recherche au Centre de recherche sur le cerveau, le langage et la musique (CRBLM), un regroupement interdisciplinaire unique sur le langage, la musique et leur conjonction, ainsi qu’au Centre interdisciplinaire de recherche en musique, médias et technologie (CIRMMT), un groupe de recherche pluridisciplinaire basé à l’Université McGill. Cette audiologiste d’origine belge détient un Ph. D. en sciences de la santé et deux stages postdoctoraux de l’Université de Ghent.
Q. Sauriez-vous nous expliquer brièvement la psychoacoustique ainsi que votre champ d’expertise?
R. La psychoacoustique étudie les rapports entre les perceptions auditives de l’être humain et les sons qui parviennent à ses oreilles. Elle vise à trouver des mesures qui ont un lien plus fort avec l’expérience humaine. Par exemple, on se rend compte que l’unité de mesure du bruit la plus commune, le décibel, ne s’applique pas nécessairement quand vient le temps d’analyser l’expérience humaine face au son. Personnellement, je préfère plutôt utiliser l’expression « perception auditive », car nous essayons de comprendre comment les gens réagissent au son, aux ambiances sonores. Nous voulons quantifier et qualifier ces expériences pour avoir une bonne compréhension de ce que vivent les personnes avec des troubles auditifs.
Plusieurs domaines d’expertise s’intéressent aux troubles de l’audition, ce qui me passionne c’est de faire des liens entre ces différents domaines pour comprendre comment fonctionne notre perception auditive. Je cherche aussi à expliquer les troubles auditifs que vivent les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et trouver comment les aider.
Mon domaine de recherche comporte plusieurs aspects. Il demande des connaissances en audiologie, mais il y a aussi des aspects acoustiques, de l’orthophonie et de la neurologie, alors la collaboration interdisciplinaire devient cruciale pour l’avancement de mes travaux. Je trouve d’ailleurs qu’ici, les gens collaborent en général vraiment bien, ce qui est très motivant pour moi.
Q. Notez-vous des différences entre la façon de pratiquer l’audiologie en Europe et ici au Québec? Notez-vous aussi des différences dans la manière de l’enseigner?
R. J’ai eu la chance d’enseigner en Belgique avant d’enseigner au Québec. Je dirais que l’enseignement de la pratique de l’audiologie demeure assez similaire, mais ici, je remarque que l’on met beaucoup l’accent sur l’apprentissage par problème et sur l’approche par compétences. J’ai commencé à intégrer cette dernière approche dans mes cours, car elle occupera de plus en plus de place dans le programme dans les prochaines années. Je pense que c’est une bonne façon d’enseigner et d’apprendre.
Pour ce qui est de l’évaluation, en Belgique, nous avons souvent une seule évaluation à la fin du cours alors qu’ici, il y a beaucoup plus d’évaluations et de tests pratiques tout au long de la session. Je pense qu’il s’agit d’une bonne idée. Ça fait en sorte que les étudiants s’impliquent davantage et ont plus d’occasions de valider leurs connaissances et de s’ajuster.
Q. Quels avantages voyez-vous dans le fait d’enseigner et de faire de la recherche à l’École d’orthophonie et d’audiologie?
R. J’aime beaucoup mon travail ici. Je trouve que c’est un endroit très accueillant. On encourage beaucoup les initiatives des étudiants en ce qui concerne la recherche et la vie sur le campus. J’aime bien aussi que les étudiants puissent venir de différents programmes et qu’ils aient une plus grande flexibilité dans leur parcours académique. Ça les amène à réfléchir un peu plus à ce qu’ils veulent vraiment faire et ce qui les intéresse.
J’aime particulièrement les conférences des Beaux-midis. C’est une excellente façon de rencontrer des gens et d’élargir nos connaissances dans des domaines que l’on connaît moins bien.