Caroline Quach-Thanh : place aux femmes en recherche!

 

Q. Pouvez-vous nous résumer brièvement ce sur quoi portent vos travaux de recherche à Sainte-Justine?

R. Je travaille à la découverte et à la validation de nouvelles méthodes pour protéger les enfants et les adultes contre les maladies évitables par la vaccination. Je m’intéresse aussi aux infections associées aux soins de santé (infections nosocomiales), notamment par le développement de programmes de vaccination plus performants, particulièrement pour les populations vulnérables et à haut risque comme les personnes immunocompromises, les enfants prématurés, etc.

Je travaille aussi sur un projet interdisciplinaire avec des anthropologues médicaux et des ingénieurs industriels afin de déterminer les meilleures pratiques pour prévenir les infections nosocomiales à Sainte-Justine et partout dans les milieux de soins.

 

Q. Votre expérience en encadrement d’étudiants est impressionnante. Vos activités de mentorat ont même été reconnues par vos pairs. Quelle importance attachez-vous à l’enseignement?

R. Mon objectif est d’encadrer et guider la trajectoire de bons étudiants, curieux et passionnés par le savoir. C’est une grande source de motivation pour moi. Je me suis donnée pour rôle de partager l’expérience que j’ai acquise et d’ouvrir des portes, particulièrement aux femmes, car elles pensent souvent qu’il est impossible pour elles de concilier le travail et la famille dans un milieu aussi compétitif. Comme mère de trois enfants, j’essaie d’être présente pour ma famille et je souhaite démontrer à mes étudiantes que c’est possible d’être un bon parent et une bonne chercheuse. Je veux les aider à développer pleinement leur potentiel; à croire en elles. Savoir qu’on a été la bougie d’allumage de futures collègues est excessivement valorisant.

Au cours de ma carrière et à travers mon implication dans différents organismes, j’ai réussi à établir un excellent réseau et je me fais un devoir d’en faire profiter mes étudiants et jeunes collègues. Je m’efforce toujours d’identifier les lacunes dans les connaissances scientifiques qui seraient utiles à ces mêmes organismes et comités et j’invite mes étudiants à diriger leurs travaux de recherche en ce sens, ce qui leur permet de voir l’impact de leurs travaux tout en étant reconnus pour leur apport scientifique. Le but ultime est, bien sûr, de les aider à se trouver une carrière qui réponde à leurs ambitions. Il est primordial pour moi de bien connaître mes étudiants. J’aime savoir qui ils sont, d’où ils viennent, ce qui les intéresse, où ils se projettent dans le futur, pour les guider le plus adéquatement possible. Je pense qu’une partie de mon succès est due à la présence de mes étudiants. Ils me poussent à me dépasser en permanence; je ne peux pas les décevoir et ma porte leur est toujours ouverte, c’est important pour moi.

 

Q. Vous enseignez à l’UdeM depuis maintenant près d’un an. Pouvez-vous nous dire brièvement ce qui vous a amené à l’Université et comment s’est passée votre arrivée?

R. Mon père a fait son Ph. D. à Polytechnique et ma mère était pharmacienne puis chef du Département de pharmacie au CHU Sainte-Justine. J’ai moi-même fait mes études médicales et ma résidence en pédiatrie à la Faculté de médecine. En arrivant ici, j’ai eu l’impression de revenir à la maison. Je suis très heureuse d’être ici, j’apprécie beaucoup le fait de pouvoir travailler en français.

Une des choses qui m’a frappée, c’est de voir à quel point la collaboration est facile et encouragée à l’Université de Montréal. J’ai eu l’impression que les portes s’ouvraient plus facilement, non seulement avec les collègues du même domaine de travail, mais aussi avec les chercheurs d’autres disciplines. Je suis à l’UdeM depuis près d’un an seulement et déjà on est venu me proposer des collaborations intéressantes. Je sens que mes idées et mes projets de recherche sont bien accueillis et encouragés. Je suis très heureuse de l’accueil et de l’appui que j’ai reçus de la part de la Faculté de médecine et du CHU Sainte-Justine. C’est très stimulant!

Je suis une personne qui s’implique beaucoup dans son milieu de travail. J’ai d’ailleurs rapidement accepté des tâches administratives, même si le travail ne manque pas avec la reconstruction de mon équipe de recherche. Je considère que c’est mon devoir de redonner à mon milieu. Je suis aussi impliquée dans plusieurs comités tant locaux que provinciaux et nationaux, notamment en santé publique, pour l’immunisation et la prévention des maladies nosocomiales.

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