Venir en aide aux gens.
Et le faire en passant tantôt par la nutrition et le marketing social, tantôt par les communications et l’entrepreunariat, toujours par le dévouement. Voilà la trame narrative de la carrière de Fannie Dagenais, diplômée de la Faculté de médecine.
D’abord bachelière en nutrition, madame Dagenais est également titulaire d’une maîtrise en marketing et comportements du consommateur à l’égard de l’alimentation. « Je me suis d’abord intéressée à ce qu’il y avait dans l’assiette des gens, puis j’ai voulu comprendre ce qu’il y avait dans leur tête, pour mieux saisir leurs motivations et, éventuellement, être encore plus outillée pour les aider », explique la diététiste-nutritionniste.
C’est d’ailleurs ce désir d’avoir un impact positif sur sa communauté qui l’a amenée à s’impliquer au sein d’ÉquiLibre, un organisme à but non lucratif visant à prévenir et diminuer les problèmes physiques et psychologiques liés au poids et à l’image corporelle dans la population.
De son implication bénévole, elle devient rapidement membre du conseil d’administration, et accepte ensuite d’occuper le poste de directrice de l’organisme. À travers les années, Fannie Dagenais devient une référence québécoise en matière de changement des normes sociales de beauté et de promotion d’une image corporelle positive.
Avec son équipe, elle met en place des campagnes et des programmes qui permettent de sensibiliser et de mobiliser des acteurs gouvernementaux, du milieu scolaire, communautaire, de la santé et de la mode. L’Ordre professionnel des diététistes-nutritionnistes du Québec soulignera d’ailleurs en 2014 son leadership en lui décernant son prestigieux prix Mérite annuel en nutrition.
« À l’époque, on parlait énormément de l’épidémie d’obésité et de ses conséquences sur la santé. Ces messages étaient importants pour faire de l’adoption des saines habitudes de vie une priorité au Québec. Toutefois, cette préoccupation générale à l’égard du poids amenait de nombreuses personnes à utiliser des méthodes de contrôle du poids drastiques et nuisibles pour leur santé. Il devenait essentiel d’aborder dans les médias des sujets tels que les dangers associés aux régimes miracles, l’impact du culte de la minceur sur l’estime de soi des jeunes, ce que sont réellement les saines habitudes de vie, etc. Je suis très fière d’avoir pu porter ces messages dans l’espace public. »
De la nutrition à la santé des tout-petits
Riche de ses 11 années à utiliser le marketing social, les campagnes sociétales et les communications pour faire avancer les mentalités et améliorer la santé de ses concitoyens, Fannie Dagenais quitte ensuite le sentier de la nutrition pour s’investir dans le projet qui l’anime aujourd’hui : la direction de l’Observatoire des tout-petits.
Initiative de la Fondation Lucie et André Chagnon, l’Observatoire a pour mission de contribuer à placer le développement et le bien-être des enfants âgés de zéro à cinq ans au cœur des priorités de la société québécoise. Dans le cadre de ce nouveau défi, madame Dagenais a eu l’occasion de travailler sur divers d’enjeux comme l’accès aux soins de santé chez les jeunes migrants, la maltraitance et la qualité des services éducatifs à la petite enfance.
Comment est-elle atterrie là? « Cela a toujours été important pour moi de travailler pour une cause, de me sentir utile à la société. Je me suis rendue compte que les habiletés développées au sein d’ÉquiLibre étaient transposables à d’autres contextes. Puis, étant moi-même mère de trois enfants, j’ai été à même de constater que la période de zéro à cinq ans est une énorme fenêtre d’opportunités pour le développement des enfants. Et comme société, nous avons tout intérêt à donner aux tout-petits les meilleures conditions possible. »
En dirigeant cette organisation dont le mantra est « Veiller pour éveiller », madame Dagenais souhaite contribuer à la lutte aux inégalités sociales chez les tout-petits, une cause qui lui tient particulièrement à cœur.
« À mes yeux, il est essentiel qu’une société donne à chaque enfant les meilleures chances de développer son plein potentiel à lui, en tenant compte de ses intérêts et de ses forces. Il y a tellement de problématiques qui pourraient être évitées, si au départ l’enfant avait eu de meilleures conditions. »
À cet effet, la directrice de l’Observatoire rappelle que les conditions dans lesquelles un tout-petit grandit peuvent influencer son développement. Par exemple, vivre dans un logement insalubre, un quartier peu sécuritaire ou des conditions économiques difficiles, est associé à un plus haut risque de développer des problématiques de santé ou de comportement et d’avoir des conséquences sur le parcours scolaire.
« Il faut agir en amont. Les tout-petits sont l’avenir du Québec. »
Que ce soit pour valoriser de saines habitudes alimentaires, promouvoir l’estime de soi et la diversité corporelle ou pour favoriser le développement des tout-petits, Fannie Dagenais est une femme de cœur qui s’investit avec passion dans les causes qu’elle porte.
Le parcours de Fannie Dagenais vous inspire? Vous aimeriez en apprendre plus sur les apprentissages qu’elle a fait pendant son parcours professionnel?
Depuis cet automne, elle est chargée du cours ASA 6132 – Marketing social, offert au Département de gestion, d’évaluation et de politique de santé de l’École de santé publique de l’Université de Montréal. Elle y enseigne l’application des principes du marketing social dans le cadre de projets sociaux ou en santé.
Rédaction : Béatrice St-Cyr-Leroux