Une étude révèle que les enfants ayant une forte concordance physiologique et une relation d’attachement insécurisante avec leurs parents sont plus susceptibles d’éprouver des peurs en les observant.
Plusieurs peurs naissent durant l’enfance. Et la littérature scientifique est assez claire à ce sujet: l’apprentissage de la peur par observation est courant chez les enfants, qui prennent surtout comme modèles leurs parents et apprennent à avoir peur d’un stimulus sans en avoir personnellement fait l’expérience aversive. Par exemple, un enfant peut avoir peur des chats parce qu’il a vu sa mère se faire mordre par un chat.
Une nouvelle étude vient préciser les facteurs qui favorisent cet apprentissage de la peur par observation chez les enfants.
L’étude a été menée par Alexe Bilodeau-Houle dans le cadre de son projet de maîtrise dirigé par Marie-France Marin, professeure associée au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheuse au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal.
Les résultats révèlent que l’attachement et la concordance physiologique jouent un rôle dans l’apprentissage de la peur par observation. Plus précisément, les enfants qui ont une relation d’attachement moins sécurisante et une concordance physiologique élevée avec leurs parents sont plus susceptibles de ressentir de la peur face à des stimulus qui déclenchent des réactions de peur chez leurs parents.
Par «concordance physiologique», on entend la simultanéité des signaux physiologiques – battements cardiaques, sudation, etc. – de deux individus qui sont en interaction rapprochée, un phénomène fréquemment observé entre les enfants et leurs parents, mais aussi entre deux partenaires amoureux.