Le 19 octobre 2023, M. Jean-Pierre Raynauld, âgé de 87 ans, est décédé paisiblement.
Jean-Pierre Raynauld était un grand passionné de sciences. Il a fait son doctorat en biophysique à l’Université Johns Hopkins de Baltimore, Maryland, et a travaillé de 1968 à 2012 comme professeur-chercheur au département de physiologie de la faculté de médecine à l’Université de Montréal. Ses recherches ont principalement porté sur l’explication de la différence de sensibilité entre les cônes et les bâtonnets, les cellules de la rétine qui nous permettent de voir le jour et la nuit. Jean-Pierre Raynauld est un des premiers chercheurs à décrire la plasticité neuronale, qui est maintenant un des phénomènes les plus importants en neurosciences. Il est aussi un des premiers chercheurs québecois à publier dans la revue Science dans les années 70.
Jean-Pierre avait aussi un intérêt particulier pour les technologies. Il adorait tout ce qui concerne l’aviation. Il aimait beaucoup la musique, en particulier la musique latine. Il parlait un peu espagnol et aimait imprimer les nouvelles dans cette langue afin de la pratiquer! Il s’émerveillait devant les beautés de la nature et continuait toujours à se questionner sur les grands mystères de la vie et du fonctionnement du système nerveux. Il était un homme doux et humain, très amoureux et fier de sa famille.
Jean-Pierre a été parmi les membres pionniers du Département de Physiologie à une époque où la physiologie se tournait résolument vers les Sciences Neurologiques (le terme Neurosciences n’existait pratiquement pas dans les années 60). Dans la foulée d’une nouvelle orientation multidisciplinaire des neurosciences, Jean-Pierre a été recruté par le Dr Jean-Pierre Cordeau, directeur de Physiologie, pour son savoir en physique et ingénierie. Il a joué un rôle majeur dans l’implantation des gros systèmes informatiques du Département de Physiologie de l’UdeM. Avec le Dr Yves Lamarre et d’autres collaborateurs, Jean-Pierre a mis au point des logiciels et interfaces nécessaires à l’acquisition et l’analyse d’enregistrements électrophysiologiques des laboratoires des Drs J.-P. Cordeau, H.H. Jasper et de son propre laboratoire sur l’électrophysiologie de la rétine du poisson rouge. C’est dans son laboratoire que Jean-Pierre a mis en lumière des mécanismes d’adaptation morphologiques circadiens des cellules rétiniennes à la lumière. Ses travaux sur la plasticité morphologique des neurones ont donné lieu à deux publications dans la revue Science, un fait d’arme remarquable pour l’époque et même aujourd’hui. Jean-Pierre était un scientifique tenace qui ne donnait pas sa place quand venait le temps d’exprimer ses idées en s’appuyant sur un argumentaire solide(De S Rossignol)
Il était un excellent technologue et a été recruté en partie pour cela. Il était très curieux et intéressé par tout, une encyclopédie vivante Jean-Pierre Raynauld était un humaniste, souviens-toi du mot qu’il a dit lors de sa prise de retraite en même temps qu’Alfred Berteloot et Dominic Maestracci. Ce fut le meilleur mot des trois, il a parlé de l’importance des enseignements aux étudiants mais aussi entre collègues, de la beauté de la carrière universitaire puis a fini par un mot pour les étudiants, les encourager à aller plus loin et leur dire qu’on leur fait confiance. il a été reconnu car c’était celui qui avait eu la plus longue carrière à l’UdeM parmi les retraités de cette année, ça l’a touché que ce soit souligné.
Collègue intègre et apprécié, Jean-Pierre a laissé sa trace au Département. D’aucuns se rappellera sa participation aux événements festifs du département et à ses liens avec des membres du département dont son mariage avec Claire qui était la secrétaire du docteur Cordeau. directeur de Physiologie
En résumé, un homme curieux, brillant, passionné et humain qui ne correspondait pas aux standards dans la compétition universitaire(De Michèle B).
Secrétariat de la Faculté de médecine