Assister aux grands rassemblements des fêtes quand on a une perte auditive, c’est stressant. Un audiologiste fait la lumière sur cette réalité et donne des trucs pour des réveillons plus agréables.
Nous sommes le 24 décembre. La musique enveloppe la maisonnée bondée de convives heureux d’être ensemble. Les enfants poussent des cris de joie stridents en déchirant avec entrain le papier d’emballage de leurs cadeaux. La cuisine bourdonne d’activité. Les rires fusent au rythme des verres qui se vident et se remplissent. Les conversations s’entremêlent. Bref, le réveillon bat son plein.
Pourtant si festive et joyeuse, cette effervescence peut être une source d’inconfort, de stress, d’épuisement et de frustration pour les personnes qui vivent avec une déficience auditive.
«Le temps des fêtes, c’est très bruyant!» s’exclame Tony Leroux, professeur à l’École d’orthophonie et d’audiologie de la Faculté de médecine de l’UdeM. «C’est aussi un moment qui réunit bien souvent toutes les strates de la famille: des petits-enfants qui s’amusent avec leurs cadeaux jusqu’aux grands-parents, voire les arrière-grands-parents, qui sont âgés et qui sont fort probablement confrontés à une perte auditive», poursuit-il.
Car, rappelons-le, au Québec, 10 % de la population vit avec une déficience auditive permanente. Une personne sur trois âgée de 65 ans et plus a une surdité assez handicapante pour que celle-ci nuise aux activités quotidiennes comme les conversations. Et l’on parle d’une personne sur deux chez les plus de 75 ans.
«Dans un party de Noël, on a donc presque toujours une proportion de ces gens pour qui communiquer est difficile même dans le silence, alors imaginez dans une pièce animée de toutes parts», note l’audiologiste.