Nous avons le regret de vous informer du décès de M. Arthur Amyot, survenu le 5 mars 2024 à l’âge de 86 ans.
Arthur Amyot a marqué l’histoire de la psychiatrie au Québec. Jeune diplômé en psychiatrie de notre faculté en 1968, il joint l’Institut Albert-Prévost. Il y joue rapidement un rôle de premier plan, lequel devient le Département de psychiatrie de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. D’emblée, on reconnait son leadership, son habileté à dénouer les crises et son esprit visionnaire. Il est directeur de l’Institut de 1970 à 1972 puis chef du Département de psychiatrie de l’hôpital de 1972 à 1980. Il s’intéresse aux personnes âgées et collabore à la création du Service de gérontopsychiatrie.
Universitaire accompli avec un parcours exceptionnel, sa carrière est exemplaire tant par ses réalisations que par sa persévérance à défendre l’enseignement, la recherche et les intérêts de sa spécialité. Participant actif à la vie universitaire, M. Amyot sera directeur du département et membre de nombreux comités facultaires et universitaires, dont le Conseil de l’Université. Parallèlement à toutes ses activités universitaires, il s’engage de façon très concrète dans la promotion de la psychiatrie dans les régions éloignées. C’est ainsi qu’il favorise l’éclosion des équipes de santé mentale en Abitibi-Témiscamingue et met sur pied un service de téléconsultation pour les régions éloignées dès la fin des années 90. Il désire ainsi soutenir les collègues qui souhaitent discuter des options thérapeutiques pour les patients souffrant de pathologies réfractaires. En 1979, le ministre des Affaires sociales du gouvernement du Québec le nomme chef du programme de santé mentale à la Direction générale des programmes de santé. Tout au long de ses divers mandats universitaires et de sa carrière de psychiatre, M. Amyot maintient des activités soutenues d’enseignement, de recherche et de publications. S’inspirant d’une expérience française, il devient un ardent promoteur de la psychiatrie communautaire qu’il implantera au pavillon Albert-Prévost dans les années 1970. Témoignant de sa conscience collective, il élargit ce modèle à toute la région du Nord-Ouest québécois. Il est également l’instigateur de la création de deux chaires, soit celle de psychopharmacologie et celle de schizophrénie, qui jouent un rôle significatif dans l’avancement et le partage des nouvelles connaissances en psychiatrie. À ces générations d’apprenants, il transmet le savoir-faire et le savoir-être pour devenir un psychiatre compétent et humain. M. Amyot est lauréat, en 2008, du Prix Heinz E. Lehmann d’excellence en psychiatrie et la Faculté de médecine lui décerne une médaille de carrière en 2017 en reconnaissance de l’ensemble de sa carrière.
Clinicien sensible, grand humaniste et psychanalyste reconnu, il restera un visage riche et humain de la psychiatrie moderne. Il a été, tout au long de sa longue carrière, un modèle pour ses collègues souhaitant innover et se démarquer pour répondre aux besoins croissants de la population tout en favorisant l’avancement des connaissances.
« Ses collègues tant du département universitaire que de l’Hôpital en santé mentale Albert-Prévost se sentent privilégiés d’avoir eu l’opportunité de travailler avec un médecin qui a incarné pendant toute sa carrière les valeurs de bonté, créativité, responsabilité, rigueur et générosité » (Extrait du texte rédigé pas ses collègues et amis du CIUSSS du Nord de l’Île de Montréal).
La Faculté de médecine et plusieurs membres de la direction qui ont eu l’occasion de travailler avec lui ou de recevoir son enseignement le remercient avec gratitude.
Emmanuel Stip, professeur au Département de psychiatrie et addictologie
Josette Noël, secrétaire de la Faculté de médecine