Hommage posthume à Monsieur Fernand Turgeon (1931- 2024)

C’est à regret que nous annonçons le décès récent du professeur retraité, microbiologiste, Fernand Turgeon, le 28 septembre 2024.

Fernand Turgeon obtient son diplôme en médecine de l’Université de Montréal avec Grande Distinction en 1958. Il entreprend par la suite une spécialisation en microbiologie médicale à l’Université de Montréal avec une formation complémentaire à l’Institut Pasteur de Montréal, sous la direction du professeur Armand Frappier. Il est recruté par l’Hôpital Saint-Luc en 1963, où il y pratiquera pendant toute sa carrière. Dès son arrivée, il développe le laboratoire de microbiologie. Sa détermination à vouloir arrimer l’expertise de laboratoire à celle des maladies infectieuses en ont fait un pionnier qui a grandement contribué à l’essor de sa spécialité. Très motivé et intéressé à s’investir, il occupe plusieurs fonctions de direction hospitalo-universitaire. Il devient professeur titulaire en 1974 et prendra sa retraite universitaire en 1997. Parallèlement, l’expertise qu’il développe en santé des voyageurs le conduit au poste de Directeur médical de la clinique santé-voyage de la Fondation du CHUM, poste qu’il occupera jusqu’en 2013, moment où il cesse définitivement ses activités académiques.

L’excellence de son enseignement est maintes fois reconnue par ses étudiants et ses résidents. Fernand Turgeon a également excellé en recherche clinique. Il a publié de nombreux articles scientifiques et supervisé plusieurs stagiaires aux cycles supérieurs. De 1979 à 1987, il dirige le Département universitaire de microbiologie et immunologie1 de la Faculté de médecine si bien que l’Université de Montréal reconnaît, en 1997, la qualité et l’étendue de ses contributions dans les 4 volets de la carrière universitaire en lui accordant le titre de Professeur émérite, sa plus haute distinction. M. Fernand Turgeon a en effet réussi, au cours de sa carrière,

« à maintenir un équilibre parfait entre ses taches d’enseignement, de pratique clinique et de laboratoire, d’administration et de recherche clinique. Il a d’ailleurs été responsable de l’implantation de la formation d’apprentissage par problème en microbiologie et infectiologie lors de la réforme du programme d’études médicales de 1er cycle, en 1993, qui fut parmi les plus appréciés en formation médicale prégraduée par les étudiants» (François Coutlée, professeur titulaire, microbiologiste infectiologiste au CHUM).

Visionnaire, passionné par son travail, travailleur acharné, dédié à ses patients, ses collègues et ses étudiants, on l’appréciat pour son leadership rassembleur, toujours à l’écoute et empreint de respect et d’intégrité. Il était avant tout un homme aux grandes valeurs familiales, chérissant ses proches et ses amis avec bienveillance et affection. Très actif, sportif et altruiste, il savait mieux que nul autre transmettre en toute simplicité une forme d’art de vivre en équilibre entre son sens du devoir et son bien-être. Ses proches, collègues et amis garderont de lui un souvenir intarissable de bonté et de sagesse.

« En outre, il laisse comme héritage à ses successeurs microbiologistes cliniciens, une meilleure reconnaissance et importance de l’aspect clinique de la microbiologie et des maladies infectieuses » (Serge Montplaisir, collègue microbiologiste et professeur honoraire).

Texte adapté de l’avis funéraire familial publié dans La Presse, et bonifié de citations de collègues, avec l’autorisation de la famille; par Josette Noël, secrétaire de la Faculté de médecine, avec la collaboration de M. Jacques Thibodeau, directeur du Département de microbiologie, infectiologie et immunologie.

1 Dont le nom devint Département universitaire de microbiologie, infectiologie et immunologie en 2013

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