Des GML pour mieux comprendre le diagnostic de l’autisme

Utilisant l’IA pour analyser les dossiers médicaux d’un millier d’enfants québécois francophones, une équipe canadienne soutient que les critères de diagnostic de l’autisme ont besoin d’être révisés.

Dans le diagnostic de l’autisme – ce trouble neurodéveloppemental qui touche autour de 80 millions de personnes à travers le monde –, les professionnels de la santé accordent aujourd’hui trop d’importance au manque de sociabilité de l’enfant et pas assez à ses centres d’intérêt et à son comportement spontané avec les objets, selon une nouvelle étude d’une équipe de neuroscientifiques canadiens.

Ainsi, pour obtenir des évaluations plus précises, les autorités médicales devraient commencer à exploiter les vastes capacités d’analyse de l’intelligence artificielle (IA), combinées avec l’expérience des cliniciens, et ainsi établir de meilleurs critères diagnostiques, affirment les chercheurs de l’Université de Montréal et de l’Université McGill.

Leur étude est publiée aujourd’hui dans la revue Cell.

«Une révision des critères de l’autisme fondée sur les données, comme celle que nous proposons, et ancrée dans la certitude clinique viendrait compléter ce qui a historiquement été fait par des groupes de spécialistes et le jugement humain, qui peut être faillible», explique le coauteur principal Laurent Mottron, professeur titulaire au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’UdeM.

Son collègue Emmett Rabot, professeur adjoint de clinique au même département et premier coauteur de l’étude, précise que «ce projet marque l’aboutissement réussi d’un partenariat fructueux entre l’Université McGill et l’Université de Montréal. Nous espérons que nos résultats contribueront de manière significative à l’avancement du diagnostic et du soutien pour la communauté autiste»,

L’équipe de recherche était aussi constituée de Danilo Bzdok, Jack Stanley, Siva Reddy et Eugene Belilovsky, tous chercheurs à Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle, affilié à l’Université de Montréal et à l’Université McGill. Jack Stanley et Danilo Bzdok sont également rattachés au Neuro, l’Institut-hôpital neurologique de Montréal, affilié à l’Université McGill.

 

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