Des chercheurs se sont servis de réseaux neuronaux artificiels pour prédire si des personnes présentaient des symptômes souvent observés dans la dépression, l’anxiété ou la schizophrénie.
Vous regardez un même tableau avec un ami. Vous trouvez la peinture paisible et réconfortante, tandis que votre ami perçoit une scène particulièrement triste. Une telle différence s’explique, car notre perception du monde est profondément influencée par nos expériences personnelles, nos souvenirs, nos émotions et nos schémas cognitifs.
Ces variations dans la manière de percevoir les choses jouent un rôle central dans notre santé mentale, où certaines distorsions de perception peuvent être associées à différents troubles de santé mentale. Jusqu’à présent, c’était des spécialistes en psychologie qui pouvaient les détecter cliniquement.
Et si l’intelligence artificielle (IA) pouvait aider à comprendre comment la perception du monde est déformée par certains problèmes de santé mentale comme la dépression, l’anxiété ou la schizophrénie? C’est ce que se sont demandé à l’Université de Montréal Shawn Manuel, étudiant au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine et le professeur sous octroi adjoint de la même unité Vincent Taschereau-Dumouchel, ainsi que Jean Gagnon et Frédéric Gosselin, professeurs au Département de psychologie. Dans une étude réalisée auprès de plus de 200 personnes, ils proposent une approche novatrice qui utilise les réseaux neuronaux artificiels pour cartographier nos expériences subjectives et révéler ainsi comment nos perceptions peuvent influencer notre santé mentale.