Une idée pour briser l’isolement et la solitude dans les établissements de soins québécois

S’impliquer pour faire une différence. Répondre aux besoins de sa communauté. Développer la relation d’aide. Voilà autant de motivations qui ont poussé cinq étudiants issus de diverses universités québécoises à mettre sur pied le Projet Uni.D.

Lancée en juillet dernier, cette plateforme Web permet le jumelage entre des étudiants dans le domaine de la santé désirant offrir bénévolement du temps et des milieux cliniques ayant des besoins d’accompagnement pour leurs patients ou résidents vulnérables.

Justine Labourot et Léanne Brabant, instigatrices du projet et étudiantes en ergothérapie à l’Université de Montréal, ont pensé cette initiative au sortir du stage clinique humanitaire CSS 1919. Créé par la Faculté de médecine en réponse à la demande de la Direction de santé publique et du ministère de la Santé et des Services sociaux, ce stage invitait les apprenants en santé à aller prêter main forte dans le réseau pendant la crise sanitaire.

Marquées par leur expérience et sensibilisées à la réalité des personnes âgées, les deux étudiantes ont ensuite eu l’idée de développer ce projet visant à poursuivre l’implication des étudiants dans le réseau. « Grâce au stage, nous avons réellement compris l’impact de notre présence sur le quotidien des résidents, témoigne Justine. L’expérience était tellement humanisante, enrichissante et valorisante; en y goûtant, nous avons immédiatement eu envie d’y retourner. »

Avec Uni.D, les étudiants bénévoles offrent d’abord et avant tout un soutien social, une présence visant à minimiser les impacts négatifs de l’isolement sur les plans cognitif, physique et affectif. Les tâches vont de la partie de cartes à la marche, en passant par des ateliers de dessins et des discussions. « Dans l’optique de briser la solitude, on souhaite simplement créer une relation significative, les accompagner dans la vie de tous les jours », ajoute Léanne.

Des avantages multiples

Outre les bienfaits évidents pour les résidents et patients des établissements de santé, cette initiative s’avère également être très pertinente pour la formation des étudiants en sciences de la santé et leur future pratique professionnelle.

« C’est essentiel pour les étudiants en début de formation d’avoir ce genre de contact, croit Sylvie Scurti, responsable de la gestion et du développement de la formation clinique au programme d’ergothérapie. Souvent, les étudiants qui débutent leurs études ne savent pas encore comment ils vont se sentir dans la relation d’aide. Ce type d’expérience permet de confirmer le cheminement que prendra l’étudiant et valider ses choix. »

De façon plus pratique, Uni.D permet également aux deux parties de réduire considérablement les délais liés à l’administration, comme le processus de pairage se fait en ligne et peut être complété dans les 10 minutes.

« COVID ou pas, la solitude reste un enjeu important dans notre société. Nous croyons à la l’importance de briser l’isolement en tout temps, mais, bien sûr, notre projet prend tout son sens dans le contexte actuel », conclut Léanne.

À l’heure actuelle, la plateforme regroupe 81 bénévoles offrant plus de 150 disponibilités et une quarantaine de milieux cliniques.

 

Rédaction : Béatrice St-Cyr-Leroux

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