« Donner un coup de pouce », miser sur la réussite et le bien-être et fournir des opportunités favorables au bon développement des enfants : tels sont les objectifs professionnels de Natasha Rouleau, ergothérapeute, diplômée de la Faculté de médecine et professeure adjointe de clinique à l’École de réadaptation.
Madame Rouleau est l’instigatrice d’un projet collaboratif visant principalement la mise en place de stratégies universelles favorables au développement occupationnel des enfants. Ce projet a aussi pour but de dépister et prévenir des difficultés motrices et comportementales auprès d’élèves de maternelle et de première année.
Née de l’union entre diverses écoles du Grand Montréal et le programme d’ergothérapie de l’Université de Montréal, cette initiative permet aux étudiants d’aller à la rencontre des besoins d’enseignants et d’enfants qui, autrement, n’auraient pas accès à des services d’ergothérapie.
« L’ergothérapie en milieu scolaire est encore en émergence, explique madame Rouleau. Pendant longtemps, seuls les enfants avec des diagnostics sévères (handicaps moteurs, trouble du spectre de l’autisme, etc.) pouvaient recevoir des services et, souvent, c’était par l’entremise d’une entente entre les ministères de la Santé et de l’Éducation. Pourtant, même les enfants qui n’ont pas de problèmes majeurs peuvent en tirer des bénéfices importants, leur parcours scolaire peut en être significativement amélioré. »
Concrètement, ce projet invite les étudiants en ergothérapie à se rendre dans les classes des écoles participantes afin d’outiller le corps professoral pour la mise en place des meilleures pratiques d’enseignement et d’intervenir auprès des enfants présentant des difficultés.
Les différents projets qui ont eu lieu au cours des dernières années ont notamment contribué à un meilleur développement des habiletés graphomotrices, de l’utilisation des outils scolaires, du contrôle postural, de l’autorégulation de l’agitation, du niveau d’éveil et de l’engagement.
Favoriser la réussite académique
Natasha Rouleau s’intéresse particulièrement aux recherches actuelles qui tendent à montrer qu’un bon enseignement graphomoteur et qu’une automatisation des gestes d’écriture mènerait à de meilleures compétences en production de textes plus tard dans le cheminement scolaire.
Elle rappelle également que des travaux récents ont montré un lien entre les habiletés motrices développées à la maternelle et la réussite scolaire future. « Dans les occupations scolaires qui sollicitent la motricité, les enfants ne développent pas seulement leurs capacités physiques. Ils y exercent aussi la planification, l’organisation, la régulation et l’ajustement de la vitesse et de la précision de leurs gestes, l’observation et l’analyse, le contrôle émotionnel. Autant d’habiletés qui sont certainement contributives à l’explication de la relation entre motricité et réussite académique. »
Ainsi, madame Rouleau est convaincue que l’ergothérapie à l’école aide l’enfant à « se réaliser lui-même dans tout ce qu’il est; dans sa personnalité, ses capacités et ses désirs ».
Rédaction : Béatrice St-Cyr-Leroux