Une étude jette un nouvel éclairage sur les caractéristiques de l’hyperacousie, cette hypersensibilité auditive encore mal comprise et pour laquelle les outils d’évaluation clinique demeurent limités.
Pour la plupart d’entre nous, le bourdonnement d’un réfrigérateur, le cliquetis d’assiettes ou une conversation animée ne sont que de simples sons qui animent le quotidien. Mais pour certaines personnes, ces mêmes bruits de fond sont inconfortables, voire angoissants ou douloureux. Cette hypersensibilité auditive porte un nom: l’hyperacousie.
Ce trouble peut apparaître à la suite d’un traumatisme crânien, chez certaines personnes autistes, en raison de maladies de l’oreille ou encore n’avoir aucune cause identifiable. Quelle qu’en soit l’origine, les conséquences sur la vie quotidienne sont notables, allant de la peur du bruit à l’isolement social en passant par le port excessif de bouchons ou de coquilles antibruits.
Charlotte Bigras, chargée de cours à l’École d’orthophonie et d’audiologie de l’Université de Montréal et audiologiste, se consacre à l’étude de l’hyperacousie depuis plusieurs années. Les travaux sur le sujet ne sont pas légion et le manque de connaissances qui en découle vient avec une absence d’outils diagnostiques.
«Ce qu’on utilise pour l’instant, ce sont des outils très subjectifs, comme la mesure des seuils d’inconfort ou les questionnaires, indique l’audiologiste. Nous n’avons rien d’objectif, ce qui devient problématique pour évaluer l’efficacité d’une intervention, mais aussi pour faire reconnaître l’hyperacousie par des agents payeurs comme la CNESST [Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail].»



