Un nouveau mécanisme pour prévenir le diabète de type 2 chez les personnes obèses

Une nouvelle étude menée par la Dre May Faraj, professeure sous octroi agrégée au Département de nutrition de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et chercheuse invitée à l’IRCM, avec son équipe de recherche et des médecins collaborateurs, démontre que le nombre de particules qui transportent du mauvais cholestérol dans le sang est un facteur important dans le développement du diabète de type 2 chez les personnes obèses. Les résultats sont publiés dans le numéro de mai de la revue Journal of Lipid Research. Cette percée scientifique pourrait aider à prévenir le diabète en ciblant des traitements pour les personnes à haut risque.

Les recherches de la Dre Faraj visent à explorer de nouveaux mécanismes qui pourraient favoriser le développement du diabète de type 2 ainsi que diverses interventions alimentaires qui pourraient aider à la prévention du diabète dans la population canadienne. Pour ce projet, son équipe a étudié la fonction du tissu adipeux (masse grasse), tissu spécialisé dans l’entreposage des excès d’énergie provenant de l’alimentation. Chez l’humain, le tissu adipeux est principalement situé sous la peau, mais peut aussi se retrouver autour des organes internes.

« Après un repas, les graisses alimentaires sont transportées vers plusieurs endroits dans le corps, dont le tissu adipeux. Toutefois, si le tissu adipeux ne fonctionne pas correctement, les masses grasses s’accumulent plutôt dans les tissus non-adipeux comme le foie, les muscles et le pancréas, ce qui réduit la capacité du corps à utiliser le sucre alimentaire. Une croyance couramment répandue suggère qu’il est préférable de bloquer la fonction du tissu adipeux afin de réduire l’obésité, mais, en fait, un tissu adipeux qui fonctionne mal pourrait augmenter le risque de diabète de type 2 et d’autres maladies cardiovasculaires » a dit la Dre Faraj.

Une accumulation de gras dans le foie augmente la production de lipoprotéines de basse densité (LDL), les particules communément appelées « mauvais cholestérol ». Bien que le corps humain ait besoin d’une certaine quantité de LDL pour assurer la croissance et la réparation des cellules, un taux trop élevé peut causer l’accumulation de plaque à l’intérieur des artères, ce qui peut éventuellement entraîner le rétrécissement des artères et une augmentation du risque de crise cardiaque ou d’AVC. Il a aussi été établi qu’un nombre élevé de particules de LDL est un facteur de risque pour le développement des maladies cardiovasculaires.

« Nous avons étudié la relation entre le nombre de particules de LDL et la fonction du tissu adipeux chez les femmes post-ménopausées obèses ou en surpoids. Ces femmes étaient toutes considérées comme étant en santé puisqu’elles étaient non-fumeuses, ne prenaient pas de médicaments et n’avaient pas de maladies chroniques telles le diabète ou une maladie cardiovasculaire. Nous avons découvert qu’un nombre élevé de particules de LDL est non seulement une conséquence d’un tissu adipeux dysfonctionnel, mais qu’il joue également un rôle actif dans la perte de fonction du tissu adipeux » ont expliqué Simon Bissonnette et Huda Salem, étudiants diplômés dans l’équipe de la Dre Faraj et premiers auteurs de l’étude.

« Les résultats de notre étude suggèrent que réduire le nombre de particules de LDL pourrait améliorer la fonction du tissu adipeux et ainsi réduire le risque de développer le diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires chez les personnes obèses. Cette découverte pourrait nous aider à identifier les personnes à plus haut risque de développer ces deux maladies et à les cibler pour des traitements pharmaceutiques ou alimentaires afin de prévenir l’apparition de tels troubles cardiométaboliques » a ajouté la Dre Faraj.

« Les Instituts de recherche en santé du Canada sont fiers d’appuyer la Dre May Faraj alors qu’elle mène son équipe à faire des découvertes qui auront un impact positif sur la santé des Canadiens. Munir les Canadiens d’information sur les risques et la prévention du diabète de type 2 est la clé de la réduction du taux de cette maladie que l’on peut prévenir » a dit le Dr Phil Sherman, directeur scientifique de l’Institut de la nutrition, du métabolisme et du diabète des IRSC.

À propos du projet de recherche
Plusieurs chercheurs à l’IRCM ont collaboré à cette étude, y compris Robert Dufour (directeur de la clinique de nutrition, métabolisme et athérosclérose), Alexis Baass (médecin consultant), Hanny Wassef, Nathalie St-Pierre et Annie Tardif, ainsi que les membres de la plateforme de recherche en obésité, métabolisme et diabète (PROMD). Le projet de recherche a été subventionné par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI).

Pour plus d’information, veuillez consulter le sommaire de l’article publié en ligne par le Journal of Lipid Research : http://www.jlr.org/content/54/5/1466.

À propos de May Faraj
May Faraj a obtenu un doctorat en médecine expérimentale de l’Université McGill. Elle est professeure sous octroi agrégée  au Département de nutrition de l’Université de Montréal et chercheuse invitée dans l’unité de recherche sur les maladies métaboliques à l’IRCM. La Dre Faraj est aussi chercheuse principale au Centre de recherche du Diabète de Montréal et membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec. Elle détient une bourse de nouveau chercheur des IRSC et est chercheuse-boursière junior 2 du Fonds de recherche du Québec – Santé.

À propos de l’IRCM
Créé en 1967, l’Institut de recherches cliniques de Montréal (www.ircm.qc.ca) regroupe aujourd’hui 36 unités de recherche spécialisées dans des domaines aussi variés que l’immunité et les infections virales, les maladies cardiovasculaires et métaboliques, le cancer, la neurobiologie et le développement, la biologie intégrative des systèmes et la chimie médicinale, et la recherche clinique. Il compte aussi trois cliniques spécialisées, huit plateaux technologiques et trois plateformes de recherche dotées d’équipement à la fine pointe de la technologie. Plus de 425 personnes y travaillent. L’IRCM est une institution autonome affiliée à l’Université de Montréal et sa clinique est associée au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM). L’Institut entretient également une association de longue date avec l’Université McGill. L’IRCM est financé, entre autres, par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie du Québec.

À propos des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC)
Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) (www.cihr-irsc.gc.ca) sont l’organisme du gouvernement du Canada chargé d’investir dans la recherche en santé. Leur objectif est de créer de nouvelles connaissances scientifiques et d’en favoriser l’application en vue d’améliorer la santé, d’offrir de meilleurs produits et services de santé, et de renforcer le système de soins de santé pour les Canadiens. Composés de 13 instituts, les IRSC offrent leadership et soutien à plus de 14 100 chercheurs et stagiaires en santé dans tout le Canada.

Pour plus d’information ou pour une entrevue avec la Dre Faraj, veuillez communiquer avec :

Julie Langelier
Chargée de communication (IRCM)
julie.langelier@ircm.qc.ca
(514) 987-5555

Lucette Thériault
Directrice des communications (IRCM)
lucette.theriault@ircm.qc.ca
(514) 987-5535

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