Première au monde : une banque de données en santé mentale recueillies dès l’arrivée à l’urgence!

Le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, établissement affilié à l’Université de Montréal, vient d’annoncer officiellement le démarrage de la banque Signature qui rassemble des données médicales, psychosociales ainsi que du matériel biologique humain. Ce projet novateur, issu d’une collaboration entre la recherche et la clinique, et bénéficiant d’un don de 1 million de dollars de l’initiative en santé mentale Bell Cause pour la cause, vise à faire progresser la recherche dans le domaine de la santé mentale et permettra de fournir certaines de ces données en temps réel aux équipes traitantes, une première au monde.

Il s’agit du développement d’un pôle d’excellence dans le domaine de la recherche clinique appliquée en santé mentale. En fournissant des échantillons biologiques et en répondant à 168 questions, les usagers fourniront leurs signatures psychosociales et cliniques, un apport inestimable pour faire progresser la recherche et augmenter la qualité des soins. Depuis le début du projet, plus de 120 usagers ont déjà participé, ce qui représente plus de 25 000 données psychosociales et médicales, et plus de 2 400 biospécimens. «En se dotant d’une telle banque de données, le Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal confirme son statut de chef de file et agit comme levier pour révolutionner le domaine de la recherche en santé mentale, affirme Denise Fortin, directrice générale de l’Institut. Déjà, des chercheurs à travers le monde ont démontré un fort intérêt pour ces données.» En tout, plus de 80 chercheurs, cliniciens et collaborateurs ont contribué à bâtir ce projet et 24 psychiatres se sont engagés à fournir les données médicales requises et à recevoir les résultats de leurs patients au moyen d’un iPad.

«Bell est fière de participer à un projet novateur en collaboration avec l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, souligne Nicolas Poitras, vice-président, Services résidentiels de Bell. Nous sommes impressionnés par la créativité des recherches et par le très grand potentiel de la banque Signature qui doit mener des recherches de pointe permettant d’améliorer la formation, l’éducation et l’accès aux soins pour les personnes touchées par la maladie mentale.»

Après quatre ans de consultation, conception et planification, le premier participant a été recruté à l’urgence le 27 novembre 2012, lors d’un projet pilote : «Contrairement à ce dont nous nous attendions, les patients ont été très coopératifs, ce qui nous permet d’obtenir un taux de participation de 60 %» conclut le Dr Marc Sasseville, chef médical de psychiatrie des urgences. La participation des patients consiste à fournir des échantillons biologiques et compléter des questionnaires psycho-sociaux sur iPad. Une partie des données est retournée au psychiatre traitant et l’ensemble des informations sera rendue accessible anonymement aux chercheurs qui pourront les analyser.

Pourquoi Signature?

Au cours du projet, quatre signatures sont collectées à des moments critiques du cheminement du participant, soit à son admission à l’urgence, en fin d’hospitalisation, à son premier rendez-vous en clinique externe et à la fin de son traitement. À travers les échantillons fournis par le patient, la banque permettra aux chercheurs d’analyser une vingtaine de marqueurs biologiques incluant des biomarqueurs infectieux, toxicologiques et génétiques.

Initialement financée par l’Institut, son Centre de recherche et sa Fondation, la banque de données Signature est la seule étude qui recueille des données auprès d’usagers dès leur entrée à l’urgence psychiatrique. «Nous voulions faire un pont entre les travaux de la recherche et les applications cliniques, explique Sonia Lupien, directrice du Centre de recherche de l’Institut. Ce projet novateur et unique au monde démontre de quelle façon les communautés médicale et scientifique peuvent s’unir pour mieux connaître les causes des maladies mentales afin d’offrir de meilleurs traitements.» Le projet vise l’autofinancement à moyen terme par le biais des frais d’accès que devront assumer les chercheurs pour accéder aux données et biospécimens.

«Le démarrage de la banque Signature par un institut universitaire affilié à l’Université de Montréal est une grande nouvelle à plusieurs égards. En réunissant toutes ces données, Signature permettra d’articuler le regroupement des chercheurs de l’Institut avec ses partenaires, améliorera grandement l’originalité et les aspects novateurs des projets de recherche pour nos étudiants et chercheurs, en plus de servir de tremplin pour de nouvelles et fructueuses collaborations internationales, a déclaré Daniel Bourbonnais, vice-doyen à la recherche et à l’innovation scientifique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Nous ne pouvons que nous réjouir de cette excellente nouvelle qui rejaillit sur l’ensemble de la communauté scientifique montréalaise».

Source : Institut universitaire en santé mentale de Montréal

 

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