De toutes les régions du Québec, c’est en Outaouais qu’il manque le plus de médecins de famille. Suivent dans ce palmarès des moins bien nanties Lanaudière, les Laurentides et Laval, tandis que la Gaspésie, le Saguenay, le Bas-Saint-Laurent, la Mauricie (et Montréal!) se tirent, elles, mieux d’affaire qu’il y a 10 ans.
Au ministère de la Santé et des Services sociaux, la pénurie se calcule en termes «d’écarts aux besoins», et lorsqu’on étudie les tableaux que La Presse a obtenus, on mesure bien le chemin immense parcouru par chacune.
Il manque certes encore des médecins dans toutes les régions, même dans la région de Québec où le + 4,8% semble indiquer un surplus de médecins, ce qui n’est pas le cas. C’est que «les calculs se font en fonction de normes minimales, en comparant les régions les unes avec les autres», indique Isabelle Savard, directrice de la main-d’oeuvre médicale au ministère de la Santé et des Services sociaux.
À Laval, dans les Laurentides et en Montérégie, non seulement il manque beaucoup de médecins, mais la situation s’est largement détériorée depuis 2003.
«Dans le 450, la population a explosé ces dernières années. Dans certaines spécialités, la psychiatrie générale, notamment, nous avons dû donner un sérieux coup de barre ces derniers temps», explique Isabelle Savard.
Autrement, de façon générale, poursuit-elle, «la situation s’est améliorée, particulièrement depuis deux ou trois ans».
En Mauricie, par exemple, «il manquait plus de 20% d’effectifs il y a 10 ans. Aujourd’hui, il n’en manque plus que 11%. Le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay ont aussi fait des gains importants».
Une partie du mérite revient à certaines régions elles-mêmes. La Mauricie et le Saguenay, par exemple, ont fait des pieds et des mains pour attirer une faculté de médecine chez elles (celle de l’Université de Montréal, il y a 10 ans, pour la Mauricie et celle de l’Université de Sherbrooke pour le Saguenay, il y a neuf ans), ce qui aide à attirer des médecins. Un petit village comme Les Escoumins, sur la Côte-Nord, a réussi, lui, à organiser chaque année un congrès de médecine d’urgence qui amène dans le coin des médecins qui pourraient, espère-t-on, donner le goût à certains de s’y installer. Lire la suite de l’article