Mieux soigner dans nos sociétés pluralistes, l’expérience nord-américaine

Un nouveau paradigme

La Faculté de médecine de l’Université de Montréal a développé ces dernières années une expertise en matière d’approches à la maladie et à la personne malade. Parmi celles-ci, soulignons une approche qui est de plus en plus connue sous le nom de « partenariat patient ». Elle valorise l’expérience, le vécu et l’expertise du patient ainsi que l’interdisciplinarité entre professionnels de la santé. Le patient et ses proches sont ainsi placés dans le cercle de l’équipe de soins. Je crois fermement à la collaboration entre les professionnels de la santé et au « partenariat patient » notamment dans notre société pluraliste. Mentionnons aussi le Mindfulness c.-à-d., une présence attentionnée aux autres et à soi-même qui favorise le bien-être des patients, des étudiants et des professionnels de la santé. Cette approche aide notamment à la communication et à une meilleure compréhension du contexte unique entourant chaque patient.

Santé et prestation des soins dans les sociétés pluralistes

Connaître les origines et le parcours du patient, être attentif et respectueux de sa vie, sa réalité, ses usages, mais aussi du milieu dans lequel il vit sont des incontournables pour que des soins à la fine pointe soient livrés de façon efficace et professionnelle tout en étant appréciés du patient. En parfaite concordance avec cette vision, le thème de la Santé et de la prestation des soins dans les sociétés pluralistes s’est donc imposé de lui-même pour l’Université de Montréal et l’Institut de recherches cliniques de Montréal qui ont l’honneur d’accueillir la rencontre régionale – Amérique du Nord du World Health Summit cette année.

Ce grand rendez-vous de la santé mondiale posera selon moi un nouveau jalon qui nous permettra de répondre aux défis de santé et de services sociaux, du vivre ensemble, notamment avec les Premières Nations et les migrants. C’est une opportunité unique de se rassembler pour trouver des solutions viables à ces défis. C’est ce qui fait la force et la pertinence de ce grand événement qui se tiendra à Montréal les 8 et 9 mai 2017.

Nos attentes face au sommet

Notre monde est en plein bouleversement. Le déséquilibre s’aggrave sans cesse entre les pays du nord et ceux du sud, entre les riches et les pauvres, entre les gens instruits et ceux qui n’ont pas accès à l’éducation, à la technologie et aux soins. La migration des populations s’accentue sans signe d’essoufflement à l’horizon. Au sein même des nations riches et technologiquement avancées, on observe des écarts importants entre les citoyens.

Nous voulons que cette conférence soit une plate-forme d’échanges pour que des solutions émergent et deviennent prioritaires dans l’agenda des divers groupes de participants. Le but ultime est d’améliorer la santé de tous et d’offrir une meilleure qualité de vie aux populations.

Le respect, la responsabilité sociale, la rigueur et l’innovation, tant en recherche biomédicale qu’en éducation, sont d’autres valeurs qui nous sont chères et qui doivent être au cœur de nos actions dans un contexte pluraliste.

Les participants

Avec 90 conférenciers de grande réputation qui œuvrent dans des domaines très variés, ce sommet sera le reflet de l’importance que nous attachons à ces valeurs. Nous accueillerons des chercheurs provenant autant des sciences fondamentales, de la médecine, de la santé publique, des sciences de la santé, de l’urbanisme, que des professionnels et des enseignants qui œuvrent sur le terrain. Seront également présents des représentants de l’industrie et de la société civile et bien sûr, des étudiants, car ils représentent la relève en santé. Ceux-ci se passionnent pour les enjeux mondiaux en santé et sont eux-mêmes de plus en plus mobiles, cherchant à voyager et à se former partout dans le monde afin de mieux comprendre la société dans laquelle ils évoluent et la diversité des savoirs et des façons de faire.

Perspectives

Les sociétés avancées doivent être jugées sur la façon dont elles soignent leurs citoyens, en particulier les plus vulnérables. Trop souvent les peuples des Premières Nations, les migrants, les femmes, les enfants, les personnes âgées et les minorités souffrent davantage, sont plus à risque de tomber malades, ont une espérance de vie plus courte et aussi moins de chance de se sortir de ce cycle de précarité. Ils méritent un accès à des soins adaptés, efficaces et offerts dans la plus grande dignité.

Collectivement, nous avons la capacité et le devoir de faire mieux. Ensemble, agissons pour l’accès à une prestation des soins de qualité et à la santé pour tous!

Le World Health Summit aura lieu dans quelques jours.

Articles reliés