La présence en classe des étudiants était contrôlée par des cartes signées par le professeur et le règlement à cet égard était très sévère : « [l’étudiant] ne pourra être admis à aucun des examens si toutes ses cartes n’attestent pas qu’il a suivi assidûment les leçons ». Pour parer à l’indiscipline probable de nombreux étudiants, il était strictement interdit « de chanter ou de faire du bruit durant les leçons ». L’ivrognerie, la mauvaise conduite, le trafic de cadavres et le manque de bienséance durant la dissection entraînaient une expulsion immédiate.
La création de l’externat modifiait sensiblement les rapports entre les élèves et les patients de l’hôpital. Jusque-là, les étudiants étaient encadrés de façon rigide et confinés à un rôle d’auditeurs passifs. Il leur était interdit de pénétrer dans les salles des malades sans la présence du professeur; pendant la visite des malades, ils étaient tenus de suivre « pas à pas » le clinicien et obtenaient rarement la permission d’examiner ou d’interroger d’autres malades que celui faisant l’objet de la démonstration. Enfin, aucun malade ne leur était accessible « sans la surveillance immédiate du médecin de service ou du médecin interne ».
Les cliniques chirurgicales demeuraient beaucoup plus didactiques que pratiques. Les étudiants qui s’entassaient dans les gradins de l’amphithéâtre et observaient en silence le déroulement de l’intervention ne devaient « descendre dans l’enceinte que sur la demande expresse du professeur » et ils devaient retourner à leur place dès que l’examen pour lequel ils avaient été demandés était terminé. Le bureau médical de l’Hôpital Notre-Dame avait par ailleurs décidé « de faire placer autour de l’enceinte une garde de fer afin de fermer toute communication avec l’estrade ». Seuls les élèves en stage d’externat avaient le privilège d’assister de près aux opérations « pour éviter l’encombrement autour du professeur, prévenir le vol d’instruments et rendre populaire et efficace le service de l’externat ».
Capsule créée par Denis Goulet
