Parkinson et proprioception : quand la kinésiologie favorise l’autonomie et la sécurité

La médication dopaminergique est le traitement le plus répandu et le plus efficace pour diminuer les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson (MP). Toutefois, elle n’améliore pas, voire même détériore la coordination des mouvements et la stabilité posturale des patients atteints de la MP.

Telle est la conclusion des recherches menées au laboratoire de contrôle sensorimoteur de l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal par Julie Messier, professeure titulaire, et son équipe.

Julie Messier s’intéresse aux relations entre la proprioception, la sensation qui permet de connaître la position et les déplacements des segments du corps les uns par rapport aux autres, et le traitement de la MP.

« La proprioception constitue une source d’information sensorielle cruciale pour le contrôle de la posture et de l’équilibre, explique Julie Messier. La dégradation des sensations proprioceptives peut donc interférer avec l’autonomie et la sécurité des personnes vivant avec la MP, notamment en augmentant les risques de chute. »

Comme la proprioception n’est pas évaluée en clinique et que sa contribution est largement inconsciente, sa détérioration n’est généralement pas détectée ni prise en compte dans le traitement de la maladie de Parkinson.

À ce sujet, Julie Messier souligne « l’urgence de développer de nouvelles modalités thérapeutiques afin d’améliorer l’efficience motrice des personnes atteintes de la MP ». Parmi celles-ci, Julie Messier recommande un programme d’activité physique centré sur la proprioception. D’après les résultats de ses recherches, cela permet « d’accroître la précision des mouvements dirigés vers un objet et d’augmenter la stabilité posturale des patients ».

Cette découverte vient s’ajouter à la littérature de plus en plus abondante démontrant les bénéfices des programmes d’activité physique sur plusieurs symptômes moteurs de la maladie de Parkinson.

« Il importe donc d’encourager l’adoption d’un mode de vie physiquement actif chez les personnes souffrant de la MP », conclut Julie Messier.

Certains kinésiologues sont d’ailleurs spécialisés dans l’élaboration de programmes d’exercices adaptés aux personnes atteintes de la MP. Julie Messier rappelle l’importance de consulter un kinésiologue, en complément aux autres spécialistes de la santé, afin d’entreprendre « un programme personnalisé, motivant et sécuritaire ».

La maladie de Parkinson est une maladie chronique et progressive du cerveau. Le vieillissement de la population et, en parallèle, l’augmentation du nombre de personnes atteintes de la MP, incitent à développer de nouvelles interventions thérapeutiques pour améliorer la qualité de vie et le mieux-être des personnes souffrant de cette maladie.

Articles reliés