Paroles de femmes en sciences

Pour une 3e année, la Faculté de médecine a pris part à la Journée internationale des femmes et des filles de science avec deux événements mettant en lumière la recherche et l’entrepreneuriat. À notre invitation, quatre entrepreneuses dans le domaine scientifique et cinq chercheuses ont raconté leur parcours, leurs défis et leurs motivations. En voici un aperçu.

 

Voyez en rattrapage les conférences de nos femmes en sciences.
8 février : Femmes en entrepreneuriat 
9 février : Femmes en recherche 

8 février : Femmes en entrepreneuriat 

Chantal Dumoulin, professeure titulaire à l’École de réadaptation de l’UdeM

Qui est-elle? Chantal Dumoulin dirige le seul programme post-gradué de réadaptation du plancher pelvien au Canada et est à la tête de la chaire Santé urogynécologique et vieillissement du Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM). Entrepreneuse dans l’âme, elle a créé le dynamomètre de Montréal, un instrument pour mesurer la force musculaire du plancher pelvien féminin, en plus de développer un programme d’exercice du plancher pelvien contre l’incontinence urinaire féminine et l’application mobile OUPS pour soutenir l’autoprise en charge de l’incontinence chez les femmes âgées. 

Elle a dit :

La recherche, ce n’est pas toujours facile. Aussi, il est très important de bien s’entourer de sa famille, d’amis, de mentors, collaborateurs, chercheurs et étudiants. Il faut aussi avoir du plaisir. Soyez créative, curieuse, flexible, identifiez les opportunités, mais surtout, amusez-vous!

Marie-Pierre Dubé, professeure titulaire au Département de médecine 

Qui est-elle? Chercheuse en statistique génétique, la Dre Dubé détient la Chaire de recherche du Canada en analyse des données pour la médecine de précision. Elle dirige une équipe de recherche multidisciplinaire au Centre de pharmacogénomique Beaulieu-Saucier de l’Institut de cardiologie de Montréal. Ses recherches portent notamment sur les facteurs génétiques qui affectent les réponses aux médicaments en cardiologie et sur le rôle du sexe et du genre dans l’efficacité et la sécurité des médicaments.  

Elle a dit :

Je vous encourage à identifier vos valeurs. Une fois que vous saurez ce qui vous passionne, ce qui vous correspond, vous pourrez faire des choix efficaces qui vous permettront d’aller de l’avant. Assurerez-vous de rester maître de vos choix et de votre propre vie.

Marina Martinez, professeure sous octroi agrégée au Département de neurosciences 

Qui est-elle? Maria Martinez est chercheuse dans l’axe Traumatologie du centre de recherche de l’Hôpital du Sacré-Cœur. Grâce à ses travaux, elle a développé avec son équipe de nouvelles approches de stimulation du cerveau qui permettent de restaurer la marche après les traumatismes de la moelle épinière chez l’animal. Afin d’amener ces innovations au chevet des patients, elle a cofondé NeuralDrive, une entreprise spécialisée dans le développement de dispositifs de neurostimulation qui restaurent le mouvement après une paralysie.  

Elle a dit :

Pour relever les défis en sciences, montrez-vous persévérante, gardez vos objectifs en tête, n’ayez pas peur de prendre position et faites preuve d’ambition. Faites connaître votre métier, soyez une mentore pour les femmes et ouvrez votre laboratoire. Il est important de montrer aux jeunes femmes que, oui, les sciences sont aussi pour elles.

Patricia Gauthier, présidente et directrice générale de Moderna 

Qui est-elle? Patricia Gauthier dirige les opérations canadiennes de la compagnie pharmaceutique Moderna depuis 2020. En plus d’avoir assuré la livraison des vaccins contre la COVID-19 au cœur de la pandémie, elle a piloté l’approvisionnement en vaccins à long terme, la mise en place d’une usine de biofabrication au Canada et la mise sur pied d’ententes de collaboration en recherche et développement. Titulaire d’un MBA de HEC Montréal, Mme Gauthier a travaillé auparavant pour la société de soins de santé GSK. 

Elle a dit :

Prendre des risques nous amène à innover. N’ayez pas peur de demander de l’aide, assurez-vous d’avoir un réseau de soutien et de mentors. Enfin, suivez votre propre chemin et faites preuve d’ambition afin d’améliorer le sort de tout un chacun.

9 février : Femmes en recherche 

Dre Lise-Andrée Mercier, cardiologue, Bourse de surspécialisation en cardiologie destinée aux jeunes femmes 

Qui est-elle? La Dre Lise-Andrée Mercier est une pionnière dans le domaine des cardiopathies congénitales adulte. Formée à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et boursière de la prestigieuse Clinique Mayo, au Minnesota, elle a intégré les rangs de l’Institut de cardiologie de Montréal en 1978 avant de fonder le Centre de cardiopathies congénitales adultes en 1989. Sous sa direction pendant 20 ans, le centre a acquis une réputation d’établissement clinique, de recherche et d’enseignement de premier plan. 

Elle a dit :

De toutes les spécialités, la cardiologie est celle qui compte le moins de femmes. Il faut donc s’assurer que les jeunes femmes cardiologues se démarquent dans leur profession en leur donnant l’occasion de faire une surspécialisation. La médecine a avantage à avoir une répartition équitable entre hommes et femmes dans tous ses champs d’action. C’est la raison pour laquelle j’ai créé cette bourse destinée exclusivement aux femmes, mais qui va bénéficier à toute la société.

Catherine Duclos, professeure sous octroi adjointe au Département d’anesthésiologie et de médecine de la douleur 

Qui est-elle? Catherine Duclos est chercheuse au Centre de recherche de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, au CIUSSS du Nord-de-l’Île. Son programme de recherche est axé sur les états altérés de la conscience en contexte de soins critiques et chirurgicaux (coma, troubles de la conscience, sommeil et anesthésie). Elle préside en outre le Groupe de recherche et d’intervention sociale GRIS-Montréal qui favorise une meilleure connaissance de la diversité sexuelle et de genre. 

Elle a dit :

Mes mentores ont joué un grand rôle dans mon parcours au doctorat et au postdoctorat : deux femmes scientifiques et mères de famille, des leaders positives et rassembleuses. Le fait de pouvoir m’identifier à elles m’a permis de voir que c’était possible de mener une carrière stimulante, de réussir en tant que professeure et chercheuse, et d’atteindre un équilibre de vie.

Danielle Levac, professeure agrégée à l’École de réadaptation de l’UdeM 

Qui est-elle? Danielle Levac est physiothérapeute et dirige l’axe de santé musculosquelettique, réadaptation et technologie médicale au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, de même que le LaboINSPIRE, au Centre de réadaptation Marie Enfant, où elle s’intéresse à l’intégration des innovations numériques telles que la réalité virtuelle et les jeux vidéo dans la réadaptation pour les enfants et les adultes.  

Elle a dit :

J’ai mis sur pied un Mastermind, soit un groupe de femmes qui partagent des intérêts communs et qui se réunissent une fois par mois pour s’apporter du soutien et résoudre ensemble des problématiques. C’est un modèle de mentorat entre pairs.

Pascale Legault, directrice du Département de biochimie et médecine moléculaire 

Qui est-elle? Pascale Legault est titulaire de la Chaire de recherche Bristol-Myers Squibb de l’UdeM. Ses travaux de recherche visent à mieux comprendre la relation entre la structure et la fonction de l’ARN en vue d’en exploiter le potentiel pour les applications nanotechnologiques et biomédicales. 

Elle a dit :

Quelles sont les qualités nécessaires pour réussir en sciences? Voici ma recette : un mélange d’inspiration, de curiosité, d’opportunité, d’audace, de désir, d’aventure, d’engagement, de persévérance, de collaboration, de volonté de servir et d’être utile pour faire avancer la science, et aussi de gratitude et de reconnaissance.

Francine Ducharme, professeure titulaire au Département de pédiatrie et de médecine sociale et préventive 

Qui est-elle? La Dre Francine Ducharme est pédiatre, épidémiologiste clinique et responsable de la clinique d’asthme au CHU Sainte-Justine. Son programme de recherche porte sur le diagnostic et la prise en charge des enfants asthmatiques en vue d’améliorer leur qualité de vie. Elle est également coauteure des lignes directrices canadiennes pour le traitement de l’asthme chez l’enfant et chez l’adulte et siège sur le comité scientifique de Global Initiative for Asthma.  

Elle a dit :

Voici les leçons professionnelles que j’ai apprises :  

1. Savoir identifier ses besoins et demander. Qui ne demande rien ne reçoit rien.  
2. Déléguer. Se concentrer sur ce que nous seules pouvons faire.   
3. S’entourer des meilleurs.  
4. Proposer des solutions au lieu de juste pointer des problèmes.   
5. Saisir les occasions favorables, mais en créer aussi.   
6. Offrir à la relève la chance de rayonner.   
7. Ne pas compromettre le temps de qualité avec sa famille.  
8. Se réserver du temps pour soi.  
9. Apprendre à négocier. 
10. Se rappeler qu’on mérite nos succès ; savourer les retombées de notre travail

Catherine Martel, professeure sous octroi agrégée au Département de médecine 

Qui est-elle? Catherine Martel est chercheuse au Centre de recherche de l’Institut de cardiologie de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les lymphatiques et la médecine cardiovasculaire. Avec son équipe, elle a développé le concept novateur selon lequel une meilleure capacité de clairance par le réseau lymphatique diminuerait l’inflammation dans la paroi des vaisseaux sanguins et limiterait le développement de l’athérosclérose et de ses conséquences cliniques graves. Son expertise unique alliant la cardiologie et l’immunologie fait d’elle une examinatrice sollicitée dans les comités d’évaluation d’organismes subventionnaires au Canada et ailleurs dans le monde. 

Elle a dit :

Ce qui me branche en recherche c’est d’appliquer nos connaissances, de mettre sur papier ce qui nous tient à cœur et ce qu’on a dans la tête. Quoi de plus hot pour une scientifique que d’avoir accès aux innovations des autres pays, d’être aux premières lignes des connaissances scientifiques!

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