De gauche à droite : Nicolas Dumont, Alexey Pshezhetsky et Afitz Da Silva, premier auteur de la publication. Photo © CHU Sainte-Justine (Véronique Lavoie)

Des avancées significatives pour comprendre et traiter une maladie musculaire rare

La déficience en N-acétylneuraminate pyruvate lyase (NPL) entraîne une maladie métabolique aux effets graves et méconnus. Une nouvelle étude menée par deux professeurs de la Faculté de médecine de l’UdeM lève le voile sur son mécanisme d’action. 

Bien qu’il n’existe encore aucun traitement de la déficience en N-acétylneuraminate pyruvate lyase ─ une maladie pouvant causer des défaillances cardiaques et une faiblesse musculaire ─, les espoirs sont désormais permis.  

Une nouvelle étude parue dans la revue Science Advances  apporte une meilleure compréhension de son mécanisme d’action et ouvre la voie au développement d’un traitement potentiel qui permettrait le rétablissement des cellules musculaires. Les recherches ont été dirigées par Alexey Pshezhetsky, professeur titulaire au Département de médecine, et menées en étroite collaboration avec Nicolas Dumont, professeur agrégé à l’École de réadaptation. 

La NPL : une enzyme essentielle au fonctionnement musculaire

Des tests réalisés sur des souris ayant la mutation répliquant la déficience en NPL ont démontré le rôle essentiel de la NPL dans la fonction musculaire et la guérison à la suite d’une blessure. La dégénérescence musculaire était associée à des anomalies dans la maturation et l’organisation des fibres musculaires, de même que dans les fonctions des mitochondries au sein des muscles, c’est-à-dire la partie des cellules produisant l’énergie. Ces anomalies étaient toutes attribuables à une déficience en NPL. 

Les chercheurs ont également prouvé qu’il est possible de prévenir ou même de renverser ces anomalies par l’administration orale d’un traitement appelé N-acétylmannoseamine. D’après l’étude, l’administration orale de N-acétylmannoseamine à partir de la naissance a permis d’éviter la dégénérescence musculaire chez les souris ayant la mutation de déficience en NPL. Ces dernières avaient conservé une force musculaire normale à six semaines, et ce, même après l’arrêt du traitement, ce qui suggère une restauration de la structure du muscle. En outre, le traitement a permis d’accélérer drastiquement le processus de guérison musculaire des souris ayant une déficience en NPL. 

Une première étape prometteuse

«Ces résultats préliminaires indiquent que les patientes et patients souffrant d’un déficit en NPL pourraient bénéficier d’un diagnostic rapide et d’un traitement permettant la réduction des conséquences adverses liées à une telle condition», se réjouit Alexey Pshezhetsky. Le traitement est d’autant plus prometteur qu’il a déjà été utilisé en essai clinique pour d’autres conditions, sans effet secondaire notable.  

«Des tests supplémentaires pourront confirmer si le déficit en NPL peut être généralisé à d’autres maladies musculaires dégénératives qui touchent des milliers de personnes en Amérique du Nord et servir de biomarqueur général», soutient Nicolas Dumont. L’étude soutient enfin la nécessité de mener des essais cliniques pour vérifier l’efficacité de ce traitement chez les humains. 

 

Source : CHU Sainte-Justine 

 

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