De nouveaux «minisatellites» dans les bactéries marines

Au cours d’un processus invisible qui se déroule dans les profondeurs marines, des éléments miniatures de l’ADN déjouent discrètement les virus, révèlent des scientifiques.

Des microbiologistes dirigés par Frédérique Le Roux, professeure au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’UdeM et titulaire d’une chaire d’excellence en recherche du Canada, ont fait une percée en recherche sous-marine en découvrant ce qu’ils appellent des «minisatellites» dans les bactéries marines.

Ces minuscules éléments génétiques, connus sous le nom d’îlots chromosomiques minimalistes inductibles par les phages (PICMI), changent la façon dont les scientifiques envisagent la vie dans les océans.

«Imaginez un minuscule morceau d’ADN qui ne peut pas se déplacer tout seul, explique Frédérique Le Roux, dont l’étude internationale est publiée cette semaine dans Nature Communications. Il a besoin d’un virus ou phage pour cela. C’est ce qu’on nomme des satellites de phage. Les phages s’attaquent généralement aux bactéries, mais ces satellites sont comme des autostoppeurs intelligents, qui utilisent les phages pour se déplacer gratuitement.»

Ces minuscules éléments ne sont pas seulement des bizarreries rares; on les trouve dans une variété de bactéries Vibrionaceae, une famille qui comprend des personnages bien connus comme Vibrio cholerae, responsable du choléra. Le travail de détective de l’équipe dans les génomes bactériens a révélé que les PICMI sont très répandus dans ces bactéries marines.

 

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