La loi 2 suscite de vives préoccupations dans le réseau de la santé. L’Université et la Faculté multiplient les représentations pour protéger la formation médicale et défendre l’autonomie universitaire.
Déjà, le projet de loi 106 avait suscité de vives inquiétudes auprès des médecins engagés dans l’enseignement clinique, qui craignaient pour leur rôle, leur autonomie et la stabilité de la formation.
Or, la loi 2, adoptée sous bâillon et intégrant à la fois des éléments du projet initial et de nouvelles mesures, place désormais les facultés de médecine dans une position délicate: le rôle administratif et de surveillance qu’elle prévoit leur imposer risque de fragiliser l’engagement des médecins enseignants et de compromettre l’enseignement ‒ avec des répercussions importantes sur la capacité des facultés à former les cohortes croissantes de médecins dont le Québec a tant besoin.
Dans ce contexte difficile, les doyennes et doyen des autres facultés de médecine et moi-même appelons au dialogue, à la bienveillance et à la recherche de solutions pour protéger le parcours des étudiantes et étudiants et maintenir la mobilisation de nos équipes.
Lire notre déclaration du 30 octobre
Lire notre message du 12 novembre
Des professeurs de clinique indispensables
Ce conflit rappelle l’importance cruciale des professeures et professeurs de clinique dans la formation médicale. Au Québec, près de 15 000 médecins ‒ sur les 22 000 en exercice ‒ accueillent quelque 4 500 étudiantes et étudiants dans des milieux de stage de qualité. Encadrés par des pédagogues actifs dans les hôpitaux, ils transmettent leur savoir et leur expérience, souvent sans lien d’emploi formel avec les universités. Leur engagement repose sur un profond sens du devoir professionnel bien plus que sur la rémunération, généralement bien inférieure à celle des tâches cliniques. Nous sommes extrêmement fiers de pouvoir compter sur des enseignants et des étudiants dévoués et résilients.
Une communauté en mouvement
Malgré la tourmente et la détresse qui secouent actuellement les équipes de notre programme de médecine, de nouvelles initiatives continuent d’émerger dans plusieurs volets de notre mission. Ce mois-ci, vous découvrirez ainsi notre nouvelle unité mobile de recherche et d’intervention en nutrition, Santé à bord, qui sillonnera bientôt le Québec pour rejoindre les jeunes en région éloignée aux prises avec des maladies chroniques. Deux projets étudiants voient aussi le jour : CDM Pharmaco, un comité consacré à la pharmacothérapie, et Stupéfiant!, des capsules sur les substances psychoactives.
Soutenir la recherche en période de crise
Également, onze chercheurs et chercheuses de la Faculté, dont les subventions américaines ont été interrompues à la suite des nouveaux critères d’admissibilité appliqués depuis avril 2025, ont reçu un fonds de dépannage exceptionnel. Ce soutien financier est assuré par l’Université, la Faculté et les centres affiliés concernés (CRCHUM, CR-CHUSJ, CRICM).
Distinctions et rayonnement
Enfin, toutes mes félicitations à la Dre Véronique Castonguay, qui devient directrice du CPASS, et à Malek Batal, nommé par le Canada au Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition du Comité de la sécurité alimentaire mondiale des Nations unies.
Et pour celles et ceux qui n’ont pu assister à la conférence de la Dre Rebecca F. Grais sur le rôle de la coopération scientifique face aux pandémies, aux changements climatiques et aux enjeux de sécurité alimentaire mondiale, il est possible de la visionner en rattrapage.
Sur ce, bonne fin de session, on se retrouve en décembre!
Patrick Cossette, doyen

