Au Canada, environ 250 000 personnes vivent avec le virus de l’hépatite C, la maladie infectieuse la plus coûteuse au pays. Jusqu’à 85 % des nouvelles infections sont recensées chez les personnes qui s’injectent des drogues.
Aujourd’hui, les traitements par agonistes opioïdes, tels que la méthadone et la buprénorphine, sont des approches thérapeutiques efficaces pour réduire la consommation d’opioïdes, améliorer l’observance du traitement et diminuer le risque d’infection. Il s’agit de l’une des stratégies les plus efficaces de prévention du virus de l’hépatite C. Cependant, les modalités de traitement qui favorisent un effet thérapeutique optimal demeurent peu connues.
Dans une étude publiée dans le Canadian Medical Association Journal le 29 avril, deux chercheuses de l’Université de Montréal et du Centre de recherche du CHUM, la professeure Julie Bruneau et la doctorante Andreea Adelina Artenie, montrent que les personnes qui s’injectent des drogues et suivent un traitement par agonistes opioïdes ont un risque réduit de plus de moitié d’être infectées par le virus de l’hépatite C si le dosage de leur traitement est élevé et si elles perçoivent ce traitement comme adéquat.
À contrario, les personnes qui reçoivent une médication à faible dose et qui estiment que ce dosage est inadéquat ont un risque presque deux fois plus élevé d’être infectées par le virus comparativement à des personnes qui ne suivent pas de traitement.
Les résultats de cette étude démontrent l’importance de reconnaître que la personne non seulement doit recevoir un dosage assez élevé, mais aussi que sa perception du traitement doit être prise en compte dans la stratégie de prévention de l’hépatite C.