Nouvellement professeur-chercheur adjoint au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de la Faculté de médecine, Dominic Roy a reçu le prix Relève étoile Jacques-Genest pour ses travaux sur l’utilisation des virus oncolytiques comme arme contre le cancer.
Les virus oncolytiques représentent une nouvelle forme d’immunothérapie du cancer : non seulement ils sont très efficaces pour stimuler des réponses immunitaires contre les tumeurs, mais ils infectent et tuent les cellules cancéreuses. Grâce à ces virus, le traitement d’immunothérapie passe à la vitesse supérieure.
Il reste toutefois beaucoup à faire pour augmenter l’activité anticancéreuse des virus oncolytiques. Et c’est justement ce qui intéresse le chercheur Dominic Roy.
Répliquer les virus oncolytiques pour tuer les cellules cancéreuses
Dans le cadre de son postdoctorat mené à l’Université McGill, il a voulu comprendre en quoi le métabolisme des cellules tumorales affecte la réplication des virus oncolytiques, et quelle est la capacité de ceux-ci d’activer le système immunitaire pour attaquer le cancer. C’est cette étude, menée en collaboration avec la Dre Marie-Claude Bourgeois-Daigneault, aussi professeure adjointe au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie, qui lui a valu le prix Relève.
Bientôt, un vaccin contre le cancer ?
Ce qu’il a réussi à démontrer est étonnant : au lieu de modifier génétiquement le virus oncolytique pour exprimer un antigène tumoral qui puisse être reconnu par le système immunitaire d’un patient – ce qui nécessite de créer de nouveaux variants de virus pour chaque antigène tumoral différent –, il est possible de mélanger le virus avec des peptides, soit des antigènes tumoraux. Cette approche pourrait permettre de traiter une grande variété de types de cancer. Pour le moment, le vaccin anticancéreux est à l’étape d’essai clinique.
« En raison de sa simplicité et de sa polyvalence, l’application clinique des virus oncolytiques laisse entrevoir le développement de nouveaux vaccins anticancéreux pour immuniser les patients contre les antigènes tumoraux », se réjouit le chercheur, qui travaille dans les laboratoires de l’axe Cancer du CRCHUM depuis janvier.
Cet ancien étudiant de l’Université d’Ottawa et de McGill se dit aussi très heureux d’avoir rejoint l’Université de Montréal. « C’est l’une des meilleures universités au Canada, surtout sur le plan de la recherche. Le Département de microbiologie, immunologie et infectiologie recèle d’excellents chercheurs avec qui j’aimerais collaborer un jour. En plus, il est situé dans la belle ville de Montréal. Je me considère chanceux d’y travailler ! »
Par Mylène Tremblay