Le nouveau Département de neurosciences a maintenant un directeur en la personne de Patrick Cossette, qui a participé activement à la création de ce département à titre de membre du comité fondateur. L’équipe des communications de la faculté l’a rencontré pour discuter de sa vision de développement pour ce département.
Dans quel contexte s’est produite la création du Département de neurosciences à la faculté?
La recherche et l’enseignement en neurosciences ont toujours été une force à l’UdeM. Il existe plusieurs équipes de recherche bien établies notamment celles du GRSNC, du CHUM et du CHUME.
Les programmes d’enseignements sont également bien établis avec les programmes de maîtrise et de doctorat, les programmes de résidence en neurologie adulte et pédiatrique et, plus récemment, la création du baccalauréat en neurosciences en 2014.
Cependant, malgré l’excellence de nos cliniques spécialisées, de la recherche et de l’enseignement, ces programmes étaient dispersés dans différents départements cliniques et de sciences fondamentales. Le regroupement d’une masse critique de cliniciens et de chercheurs au sein d’un seul département hybride était essentiel et permet maintenant un développement plus cohésif des neurosciences à l’UdeM tout en permettant le rayonnement de nos programmes d’enseignement et de recherche au niveau national et international.
Pouvez-vous expliquer votre mandat en quelques lignes et partager les objectifs à atteindre pour le département?
Maintenant que nous avons accompli ce regroupement administratif, il faut s’assurer que tous les membres du département aient la chance de travailler ensemble pour des objectifs communs. Mon premier souhait comme directeur de ce nouveau département est de perpétuer la tradition d’excellence en neurosciences en ce qui a trait à l’enseignement, à la recherche et aux soins. À cette fin, il faudra définir et consolider les axes prioritaires de recherche, tant au CHUM, au CHUME que sur le campus universitaire. Les membres du département seront bientôt invités à faire un exercice de planification stratégique pour s’entendre sur nos valeurs communes et nos objectifs de développement.
Un des atouts majeurs du département est la coexistence d’équipes de recherche en sciences fondamentales et sciences cliniques, mais il importe de s’assurer que les gens puissent bien communiquer entre eux et collaborer. En ce sens, il sera essentiel d’établir un programme de recherche translationnelle en lien avec les sites cliniques.
Compte tenu de votre imposant parcours professionnel, que pensez-vous pouvoir apporter au département?
Je suis un clinicien-chercheur-enseignant et je dirige un laboratoire de neurogénétique au CRCHUM. J’ai une formation hybride, soit de neurologue spécialisé en épilepsie, mais aussi de sciences fondamentales étant détenteur d’un doctorat en génétique humaine. Je connais bien l’environnement des neurosciences à l’UdeM. J’ai fait ma maîtrise en sciences neurologiques à l’UdeM sur le campus sous la supervision du Dr Laurent Descarries. J’ai aussi été résident, puis neurologue au CHUM. J’ai enseigné tant aux résidents qu’aux étudiants de maîtrise et doctorat. J’ai aussi été membre du comité pédagogique du programme de neurologie adulte. J’aimerais maintenant pouvoir mettre à profit mes connaissances et mon expérience de clinicien, de chercheur et d’enseignant afin de contribuer à mettre sur pied ce nouveau Département de neurosciences. C’est un grand défi, mais je suis prêt à le relever et avec la collaboration de tous, je suis convaincu que nous pouvons faire de l’UdeM une force internationale en neurosciences cliniques et fondamentales.
Quels sont les défis auxquels vous aurez à faire face?
Nous avons des équipes de recherche très performantes avec des subventions importantes. Plusieurs équipes de chez nous sont impliquées dans des études de consortium national et international. Nos programmes cliniques et la qualité de l’enseignement sont également reconnus. Cependant, nous avons encore des défis à relever effectivement.
Le premier défi sera d’éviter la dispersion et les silos. Il faudra regrouper des équipes différentes, sur des sites différents, qui ont une tradition et une façon de faire établies et s’assurer que de nouveaux regroupements puissent être mis en place. Il importe de s’entendre sur des objectifs communs, d’établir un climat de confiance, de faciliter les communications entre les différentes équipes et d’être tous bien ouverts au changement. Le département est déjà en croissance et il faudra s’assurer que les professeurs puissent être bien intégrés.
Traditionnellement, les milieux cliniques à l’UdeM font face à des tâches cliniques et des tâches d’enseignement plus exigeantes que les centres académiques comparables au Canada. Il faudra donc s’assurer que notre planification d’effectifs médicaux offre suffisamment de temps protégé pour les tâches académiques aux chercheurs cliniciens ainsi qu’aux cliniciens enseignants.
Un autre défi qui nous attend est celui d’attirer davantage de stagiaires de type fellowship et il est impératif pour nous de développer ce programme de formation afin d’affirmer notre statut de joueur d’importance en recherche en neurosciences.
Rappelons que le Dr Patrick Cossette est également neurologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et chercheur au CRCHUM. Dans sa pratique clinique, il s’intéresse particulièrement aux formes d’épilepsies réfractaires au traitement pharmacologique. Les travaux de son laboratoire portent sur la génétique et les mécanismes moléculaires des épilepsies.
Il a identifié le premier gène associé à l’épilepsie juvénile myoclonique et son laboratoire a participé à l’identification de plusieurs gènes qui prédisposent à la maladie.
Le Dr Cossette a été successivement chercheur, boursier clinicien des IRSC, puis junior 2 et sénior du Fonds de recherche du Québec – Santé. Il est le chercheur principal du projet Médecine personnalisée dans le traitement des épilepsies financé par Génome Canada et cochercheur du projet Epi4K financé par le NIH.
Ces projets visent à séquencer et interpréter la séquence génomique complète de plus de 7 000 individus épileptiques. Il a reçu les prix Brain Star et Maud-Menten des IRSC pour l’excellence de ses travaux de recherche. Le Dr Cossette siège au comité Neuroscience A des IRSC et au comité des Juniors 1 du FRQS et il préside le comité scientifique de la Fondation Savoy.
Site Web du Département de neurosciences