Si l’on en croit les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, médecins et patients ne se comprennent tout simplement pas. Plus de la moitié des malades chroniques ne suivent pas le traitement prescrit ou le suivent mal. Mais c’est souvent, nous dit l’Organisation, parce que le plan de traitement du médecin n’a pas été réalisé de concert avec le patient.
Pour remédier au problème à sa source, l’Université de Montréal (UdeM) intègre désormais des patients à son personnel enseignant. En effet, qui mieux qu’un malade peut déceler les failles « pratico-pratiques » dans le raisonnement d’un futur médecin ?
Vincent Dumez est un pionnier de ce qu’on appelle désormais l’approche du patient partenaire. Le système de santé québécois, il le connaît sous toutes ses coutures. Hémophile, il savait déjà s’autotransfuser à six ans et pouvait reconnaître quand il était nécessaire de se rendre aux urgences. À 15 ans, dans le contexte du scandale du sang contaminé, il contracte le VIH et les hépatites A, B et C. Il estime, une fois tous ses séjours additionnés, avoir passé un total de quatre ans dans les hôpitaux.