La chirurgienne plastique a procédé à une première au Québec en février dernier: transplanter des ganglions et reconstruire des réseaux lymphatiques chez une femme qui avait subi une intervention chirurgicale pour un cancer du sein. Une transplantation minutieuse qu’elle a répétée deux autres fois depuis avec succès. Marie-Pascale Tremblay-Champagne est notre personnalité de la semaine.
Parmi les nombreux dangers et désagréments du cancer du sein, il y a la nécessité fréquente de retirer, en plus de la tumeur et souvent du sein, des ganglions de l’aisselle voisine. Une telle ablation ne se fait pas sans heurts. Elle rend le bras vulnérable à une condition appelée le lymphoedème, une enflure extrêmement incommodante difficilement contrôlable.
Marie-Pascale Tremblay-Champagne, une chirurgienne plastique de 32 ans, connaît bien ce problème : elle reconstruit des seins et des âmes visées par ces difficultés. « C’est très gênant pour ceux qui développent ça, dit-elle. Le bras est lourd, enflé, il y a une perte de sensations », explique la jeune femme en entrevue.
C’est pourquoi, une fois sa résidence terminée, il y a près de cinq ans, elle est partie parfaire sa spécialité au Washington University Medical Center, à Seattle, avec le Dr Peter Neligan, où on a développé une expertise pour le traitement de cette condition. Là, elle a appris à transplanter des ganglions et à reconstruire des réseaux lymphatiques avec un des grands spécialistes mondiaux de cette complexe opération, dont la technique a été mise au point à Taiwan.
Pourquoi cette transplantation est-elle le travail de chirurgiens plastiques ? Parce qu’il faut rebrancher de minuscules vaisseaux. Parce qu’on parle vraiment de microchirurgie.