La contribution remarquable du Dr André Barbeau (1931-1986) à la physiopathologie et au traitement de la maladie de Parkinson s’amorce dès le début de sa carrière. Celle-ci prend son envol lorsqu’il parvient à relier la déficience en dopamine, substance que l’on a localisée dans le cerveau, à la maladie de Parkinson. Cette découverte, suivie d’une étude systématique publiée en 1961, propulse le neurologue québécois sur la scène internationale de la recherche.
Poursuivant dans cette voie, en collaboration avec le Pr T.-L. Sourkes de McGill, il découvre, l’année suivante, l’efficacité de la L-dopa dans le traitement de cette maladie. Dès avril 1961, il est le premier à l’utiliser expérimentalement à petites doses et il présente ses premiers résultats de recherche au VIIe Congrès international de neurologie qui se tient à Rome en 1961. Il éprouve une terrible frustration lorsqu’il envoie, à ce moment, un article à la célèbre revue Neurology où il présente les résultats de ses essais cliniques. Pourtant fort prometteurs, celui-ci est refusé par le directeur de la revue, le Dr Russel N. DeJong. Lors du congrès de l’American Academy of Neurology qui se tiendra à Washington en 1969, le Dr DeJong admettra que l’article du Dr Barbeau avait été refusé parce qu’il était trop avant-gardiste et lui présentera ses excuses. Preuve s’il en est que ce ne sont pas toujours des visionnaires qui dirigent les revues scientifiques.
Ce refus historique avait permis aux équipes des Drs Hornykiewiez et Cotzias de le devancer et de démontrer, en 1967, que l’administration de L-Dopa chez des sujets atteints de la maladie de Parkinson corrige efficacement certains des symptômes les plus invalidants et diminue les tremblements. Soulignons aussi que le docteur Barbeau a été un des premiers au monde à orienter ses recherches vers certaines maladies neurogénétiques.
Capsule créée par Denis Goulet