Le 10 avril dernier, des avenirs ont été dessinés. Les résultats de la deuxième et dernière ronde du Service canadien de jumelage des résidents (CaRMS) ont été rendus publics.
Joie, excitation, mais aussi, dans de rares cas, déception et incertitude : le jumelage en résidence est un passage obligé qui suscite les passions.
Créé en 1969, le CaRMS (pour Canadian Resident Matching Service) est un organisme national indépendant à but non lucratif qui associe, par l’entremise d’un algorithme informatisé, les préférences des étudiants en médecine aux postes de résidence à combler au Canada.
Cette année, chez nous, la conclusion du jumelage aura été historique.
La médecine familiale sous les feux de la rampe
Tout d’abord, 56,6 % des 290 postes comblés par nos diplômés l’ont été en médecine familiale, un sommet jusqu’alors jamais atteint. Ce sont donc 164 nouveaux médecins formés à l’Université de Montréal qui entreprendront une résidence dans cette spécialité médicale dès le 1er juillet prochain.
Il y a 10 ans à peine, nos étudiants étaient 89 à faire ce choix annuellement. Nous parlons donc d’une progression de 95 % de nouveaux médecins de famille résidents qui seront bientôt au service de la population québécoise.
Aussi, l’Université de Montréal forme plus de médecins de famille que jamais auparavant. Sur 288 places comblées à l’Université de Montréal, 153 (53 %) sont en médecine de famille.
C’est remarquable et nous pouvons dire que nous faisons notre part quant au 55 % fixé par le gouvernement provincial pour les quatre facultés québécoises.
À la faculté, nous nous sommes toujours fait un point d’honneur de valoriser l’ensemble des spécialités, dont la médecine de famille. Pour cette dernière, de nombreuses initiatives sont mises de l’avant par le programme de premier cycle et le Département de médecine de famille et de médecine d’urgence : rencontres avec les équipes de nos 18 cliniques universitaires de médecine de famille (CUMF), symposiums et conférences-midi organisés par le Groupe d’intérêt en médecine familiale (GIMF) et projet d’externat longitudinal intégré (ELI).
L’exposition précoce à la pratique de médecine de famille est aussi importante. C’est pourquoi les étudiants en années précliniques peuvent faire des stages d’observation avec des médecins de famille et que tous les externes doivent effectuer un stage obligatoire de plusieurs semaines en médecine de famille.
Partenaire du choix de carrière
Ensuite et fort heureusement, le nombre de candidats non jumelés a diminué : cette année, seulement deux étudiants de la cohorte 2019 qui ont participé aux deux tours du CaRMS demeurent non jumelés pour l’entrée en résidence en juillet 2019.
Ces chiffres peuvent s’expliquer par l’amélioration continue des services d’accompagnement au choix de carrière. Le soutien offert est le résultat d’efforts concertés entre le Bureau d’aide aux étudiants et résidents (BAER), le Vice-décanat aux études médicales de premier cycle et l’Association des étudiantes et étudiants en médecine de l’Université de Montréal (AEEMUM) qui travaillent de pair pour épauler les étudiants dans cette étape charnière de leur carrière.
Par l’entremise d’une série de courriels préparatoires, de rencontres individuelles et personnalisées, de conférences informatives et de simulations d’entrevues, les diverses instances participent activement à amoindrir le stress des étudiants, les outiller pour la postulation et planifier leur préparation.
Et les non jumelés?
Les deux étudiants qui n’ont pas été jumelés sont au cœur de nos préoccupations. Nous travaillons de concert avec eux afin de leur offrir le soutien personnalisé requis pour les aider à se préparer au jumelage CaRMS 2020.
L’année passée, un Guide de survie au non-jumelage a été créé afin d’aider les étudiants en situation de non-jumelage à la suite du processus du CaRMS. Il a été bâti avec l’aide d’étudiants ayant vécu la même situation et qui avaient le désir de transmettre leur expérience et leurs réflexions, mais aussi leurs outils et leurs conseils.
Nous reconnaissons qu’il s’agit pour les non jumelés d’un moment difficile à vivre. Or, le non-jumelage invite à l’introspection, à la réévaluation de ses objectifs et au cheminement. Et nous sommes en appui pour les mener vers l’épanouissement professionnel.