Les sceptiques ne seront pas confondus

Mouvement antivaccination. Diètes miracles. Lyme-literate doctors. Terre plate. Climatoscepticisme. Autant de croyances basées sur des informations scientifiques erronées ou non prouvées, pourtant largement propagées.

Comme doyenne d’une faculté de médecine, mais aussi comme citoyenne et mère de famille, les pseudosciences me préoccupent énormément.

À l’ère des réseaux sociaux et de l’autodiagnostic en quelques clics, la désinformation en science, et particulièrement en santé, semble gagner de plus en plus de terrain. Pour assurer leur crédibilité, les adeptes des « parodies scientifiques » recourent à un vocabulaire emprunté à la science et truffent leurs discours d’anecdotes et d’émotions, tout en occultant la vérification des faits.

Mais comment expliquer que certains groupes entretiennent passionnément des opinions en matière de santé, quitte à discréditer le travail des scientifiques, malgré des données probantes et éprouvées?

Il est évident que ce phénomène est facilité par la création de bulles informationnelles, où les pseudoscientifiques en viennent à ne s’alimenter qu’à des sources d’informations confortant leur « déraison savante » et leurs convictions personnelles.

En 2018, le cardiologue américain Haider Warraich écrivait dans le New York Times : « Les fausses nouvelles menacent notre démocratie, les fausses nouvelles médicales menacent nos vies ».

Car voilà bien le danger de la désinformation en santé; elle cause tantôt une recrudescence des éclosions de rougeole à travers la planète, tantôt des troubles de comportement alimentaire, tantôt un accroissement de l’antibiorésistance.

Et lorsque la santé humaine est en danger, c’est notre devoir à nous, professionnels de la santé et scientifiques, d’ouvrir le dialogue avec les patients et de promouvoir la démarche scientifique. Rappelons-nous que notre expertise est importante, et qu’elle doit retrouver dans la cacophonie des informations, la place qui lui revient. Faisons les efforts pour communiquer dans des termes compréhensibles, pour rendre la science accessible.

Comme électeurs, nous avons également un rôle à jouer. Je vous encourage à vous intéresser davantage au contenu scientifique des divers partis.

Je #VoteScience.

 

Hélène Boisjoly
Doyenne de la Faculté de médecine

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