L’alimentation végétarienne est dans l’air du temps. Même la plus récente mouture du Guide alimentaire canadien recommande d’augmenter sa consommation d’aliments protéinés d’origine végétale.
Sur le campus de l’université, mais aussi en Amérique du Nord et dans le monde, de plus en plus de mangeurs se tournent vers ce type d’alimentation pour des raisons d’éthique, de protection de l’environnement ou encore, d’amélioration de la santé.
Conscients de cet engouement et engagés dans la réduction de l’empreinte écologique, Marie Marquis, directrice du Département de nutrition de l’Université de Montréal, et une poignée d’étudiants ont mis au point une ressource gratuite pour s’initier graduellement au végétarisme et découvrir ses bienfaits.
Offert en format numérique, Viens manger! – Le végétarisme en toute simplicité est un ouvrage qui incite les lecteurs à intégrer plus de végétaux à leurs menus. Il contient plusieurs conseils pour quiconque souhaite diminuer sa consommation de viande : des idées de substitutions de produits d’origine animale, la constitution d’un garde-manger végé de base, des réponses aux questions fréquemment posées et un guide sur les protéines végétales.
Supervisé par madame Marquis, ce livre est le fruit d’une collaboration entre la nutritionniste et étudiante aux cycles supérieurs Emmanuelle Dubuc-Fortin, trois étudiantes au baccalauréat en nutrition, Ariane Desrosiers, Aria Hai Ying Huang et Catherine Lemieux, ainsi qu’une étudiante de l’université Toulouse II Jean Jaurès, Alexia Lorieux.
L’accessibilité, le mot d’ordre
S’adressant tout d’abord à la communauté étudiante de l’UdeM, la seconde édition de Viens manger! table sur une mission : offrir un contenu le plus accessible possible, tant sur le plan économique, que celui de la faisabilité des recettes.
C’est pourquoi chacun des 40 plats proposés a été testé et éprouvé par les étudiantes afin d’offrir des repas simples et nutritionnels, mais aussi savoureux et attrayants.
« La première motivation qui pousse les gens à manger quelque chose, c’est le goût, explique Marie Marquis. Si c’est uniquement bon pour la santé, il est peu probable que l’on réussisse à instaurer un changement qui va durer. Et comme ce livre invite les mangeurs à progresser vers le végétarisme, c’était tout aussi important que le goût soit à l’honneur. »
Pâté chinois aux lentilles, cari de pois chiches, frites de tofu, brownies aux haricots noirs : tant de recettes à base de produits végétaux qui sont aisément réalisables et loin d’être insipides.
« Toutes les recettes ont été exécutées dans les cuisines du département, qui présentent un équipement minimaliste, ajoute madame Marquis. On voulait ainsi être fidèles à la réalité étudiante et éviter l’intimidation que peuvent créer certaines recettes trop élaborées qui font appel à des équipements moins habituels dans la cuisine des étudiants. »
D’ailleurs, pour faciliter la réalisation, toutes les recettes sont présentées sous forme de vidéos, agrémentées d’une trame musicale composée par un étudiant à la Faculté de musique, Vincent Gravel Trudel.
Pour couronner cette quête à l’accessibilité et à la simplicité, les produits choisis peuvent être facilement dénichés en épicerie, en plus de présenter des saveurs le plus souvent familières.
Santé et environnement, main dans la main
En Vrac, l’épicerie zéro déchet proposant des produits bio en vrac à petits prix située sur le campus, est un fier partenaire de la seconde édition de Viens manger!. Les deux projets partagent des valeurs communes, soit la promotion de la santé et la protection de l’environnement.
« En Vrac, tout comme Viens manger!, sont des initiatives exclusivement portées par des étudiants de l’UdeM qui cherchent à rendre accessible une alimentation à base végétale, nutritive et économique », affirme Alexandra Morin-Richard, présidente d’En Vrac et étudiante en nutrition.
Cette seconde édition était donc une suite logique à Viens manger! – Trucs et recettes rusés, ressource qui tentait de répondre aux enjeux financiers des étudiants aux habiletés culinaires souvent limitées. « L’alimentation végétarienne est économique, puisque les protéines végétales sont souvent moins coûteuses que celles animales, en plus d’offrir plusieurs bienfaits pour l’environnement et la santé », renchérit Marie Marquis.
À ce chapitre, la nutritionniste Emmanuelle Dubuc-Fortin rappelle que le végétarisme renferme notamment beaucoup de fibres, que l’on retrouve presque exclusivement dans les aliments d’origine végétale. « Les fibres ont l’avantage de faire baisser le mauvais cholestérol et la pression artérielle et de mieux réguler le niveau de sucre dans le sang, résume-t-elle. Ce type d’alimentation contient aussi moins de gras saturés et de cholestérol, deux types de gras que l’on recommande de limiter pour un cœur en santé et qui se retrouvent dans les produits d’origine animale. »
Notons que ce projet a été financé par le Fonds d’amélioration de la vie étudiante de l’Université de Montréal et fut récemment primé par l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ).
En chiffres : l’impact environnemental de nos choix alimentaires
La production d’un seul kilogramme de bœuf génère 32,5 kg de CO2, 33 kg pour l’agneau et 2,9 kg pour le porc.
En comparaison, le soya génère 0,1 kg de CO2, 0,06 kg en moyenne pour les légumes, 0,7 kg pour les noix et 1,18 kg pour le riz. Données tirées de Nature.
Rédaction : Béatrice St-Cyr-Leroux