Le Dr Jean Roy : l’humanisme dans le sang

Grimper le Kilimandjaro, plus haut sommet d’Afrique, tel est le défi de taille que relèvera en juin le Dr Jean Roy, professeur titulaire au Département de médecine, hématologue et clinicien-chercheur à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR).

Le périple se préparait depuis longtemps.

En 2005, le Dr Roy, spécialisé en greffe de cellules hématopoïétiques (autrefois appelée greffe de moelle osseuse), est de garde à l’HMR. Il examine le patient William Brock, fraîchement greffé à la suite d’une leucémie myéloïde aiguë. Ce dernier, visiblement ravi par le succès de sa greffe et les soins reçus à l’HMR, lui lance alors : « Quand je vais sortir d’ici, je veux vous soutenir dans vos projets. De quoi avez-vous besoin? »

Charmé par son enthousiasme, le Dr Roy lui répond mi-sérieux, mi-amusé : « J’ai besoin de 1M$ pour mettre sur pied un fonds voué à la recherche clinique innovatrice en greffe de cellules souches. » Il n’en fallait pas plus pour que M. Brock, avocat accompli, mette sur pied le Fonds William Brock en enseignement et recherche sur les cancers du sang à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. « Bien des gens parlent, mais n’agissent pas. William, lui, a parlé et a agi », se rappelle le Dr Roy.

Animés par une cause commune, les deux hommes développent une relation d’amitié qui donne du souffle aux travaux des chercheurs cliniciens du Programme de greffe de cellules hématopoïétiques de l’HMR.

En 2016, la Chaire Maryse et William Brock pour la recherche clinique en greffe de cellules souches voit le jour. Le Dr Roy en est le titulaire. Financée grâce aux efforts philanthropiques du survivant de la leucémie, la chaire permet d’assurer une continuité entre les découvertes scientifiques menées en laboratoire et la médecine sur le terrain, en plus de soutenir financièrement une infrastructure de recherche clinique hautement spécialisée.

« La science est garante du bien-être. Grâce à la recherche en cancers du sang entreprise il y a 50 ans, le taux de survie chez les adultes leucémiques est passé de 10 % à plus de 50 % », affirme l’hématologue, qui fut directeur du Programme de greffe de cellules hématopoïétiques de l’HMR de 2000 à 2008, dont il a obtenu le premier agrément international en 2008.

Et le Kilimandjaro dans tout ça?

En 2020, William Brock fêtait le 15e anniversaire de la réussite de sa greffe. Pour l’occasion, l’avocat a lancé un défi à ses proches : gravir le Kilimandjaro et amasser 1 M$ pour soutenir la lutte contre les cancers du sang. Un objectif physique et philanthropique d’envergure qui a dû être reporté à 2022 en raison de la pandémie.

« J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à développer des projets philanthropiques avec William. Je l’ai toujours trouvé un peu fou, et plus encore maintenant qu’il m’a convaincu de grimper le Kilimandjaro! », raconte en riant le Dr Roy.

Si William Brock est l’instigateur de cette ascension, Jean Roy, 61 ans, s’investit à titre de randonneur, de donateur et de récipiendaire. « Ce projet est essentiel pour nos patients. J’aimerais laisser derrière moi une chaire florissante capable d’attirer des projets de calibre mondial qui auront un impact majeur sur la vie des patients greffés, sur la science et sur l’organisation des soins au Québec », conclut-il.

Vous aimeriez donner?

Aidez le Dr Roy et son équipe à atteindre le sommet du Kilimandjaro. Car c’est ensemble que nous vaincrons les cancers du sang et les maladies immunitaires grâce à la recherche sur les cellules souches.

par Béatrice Saint-Cyr-Leroux

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