Sylvie Mader, Marie-Hélène Mayrand, Anna MacKinnon, Yves Brun et Gareth Lim

Des scientifiques qui ont les femmes à cœur!

Dans le cadre de la Journée internationale des femmes et des filles de sciences, et à la lumière de leur parcours, cinq panélistes issus de la Faculté de médecine ont partagé leurs réflexions sur la santé des femmes, abordant les obstacles auxquelles font face les chercheuses et les solutions qu’elles mettent en œuvre pour les surmonter.

Cette 4e édition de l’événement facultaire « Femmes en sciences », auquel ont pris part quelque 180 personnes, fut aussi l’occasion de donner la parole tant à des femmes qu’à des hommes. Alors que les chercheuses émérites Marie-Hélène Mayrand, Sylvie Mader et Anna MacKinnon ont évoqué en toute transparence leur cheminement de carrière, leurs collègues Yves Brun et Gareth Lim ont plaidé pour un environnement de recherche plus équitable, diversifié et inclusif.

Par ailleurs, dans son engagement en faveur de l’avancement des femmes et des filles en sciences, la Faculté a lancé deux nouveaux programmes : les Bourses de leadership pour les femmes en sciences et les Bourses de soutien à la maternité.

Paroles de scientifiques

Marie-Hélène Mayrand

Marie-Hélène Mayrand, professeur titulaire au Département d’obstétrique-gynécologie et chercheuse au CRCHUM

Qui est-elle?

Gynécologue et épidémiologiste, la Dre Mayrand se spécialise dans le cancer du col utérin et le virus du papillome humain (VPH). Depuis 2021, elle dirige le Département d’obstétrique-gynécologie.

Elle a dit :

«Mon objectif à l’UdeM est d’intensifier la formation et la recherche sur les problèmes de santé des femmes qui sont parfois négligés. Bien que le Canada ait réalisé des avancées remarquables sur la santé maternelle et l’infertilité, il est essentiel de s’intéresser davantage aux problèmes gynécologiques qui affectent non seulement les femmes enceintes ou en désir de grossesse, mais aussi celles qui sont aux prises avec des menstruations douloureuses ou des fibromes.»

 

Anna MacKinnon

Anna MacKinnon, professeure adjointe au Département de psychiatrie et d’addictologie et chercheuse au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte Justine

Qui est-elle?

Psychologue clinicienne, Anna MacKinnon mène des recherches en santé mentale périnatale et développement de la petite enfance. Ses travaux visent à identifier les facteurs de risque et de protection pour améliorer les interventions et prévenir les problèmes de santé mentale.

Elle a dit :

«Avec le recul, je réalise que j’ai toujours été curieuse de comprendre comment fonctionne le monde et que j’ai toujours eu soif de connexion avec les autres. Je pense que ces deux facteurs sont essentiels au succès des femmes dans le domaine scientifique. Une des leçons que je retiens de mon parcours, c’est la puissance de la solidarité féminine ─ et j’inclus ici toute personne s’identifiant comme femme ou issue de la diversité de genre. Selon la théorie Shine, plutôt que de rivaliser les unes avec les autres, nous gagnerions à partager nos conseils et à travailler ensemble.»

 

Sylvie Mader

Sylvie Mader, professeure titulaire au Département de biochimie et médecine moléculaire et chercheuse à l’IRIC

Qui est-elle?

Directrice de l’Unité de recherche en ciblage moléculaire dans le traitement du cancer du sein à l’IRIC, Sylvie Mader est à la tête d’un programme de recherche sur le cancer du sein depuis près de 30 ans. Ayant été elle-même affectée par cette maladie en 2010, elle combine l’expérience de survivante à celle de chercheuse pour promouvoir une recherche transdisciplinaire visant à améliorer les traitements.

Elle a dit :

«En science comme dans tous domaines, les mères de famille font souvent face à des difficultés de conciliation travail-famille. Malgré tout, le métier de professeure-chercheuse est le plus beau du monde. Il offre une stimulation intellectuelle constante, des interactions enrichissantes avec des personnes de tous âges, et ce, à l’échelle locale, nationale et internationale. Il nous permet d’avoir un impact significatif sur la santé et de former de nouvelles générations de scientifiques. Je crois fermement que cette profession peut et doit être conjuguée au féminin, et aller de pair avec l’autre plus beau métier du monde : celui de maman.»

 

Gareth Lim

Gareth Lim, professeur sous octroi agrégé au Département de médecine et chercheur principal au CRCHUM

Qui est-il?

Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le développement des adipocytes, le Dr Lim se concentre sur l’exploration des rôles des protéines 14-3-3 dans les cellules bêta du pancréas et les adipocytes, ainsi que sur la compréhension de leur contribution au développement du diabète et de l’obésité.

Il a dit :

«Être superviseur et mentor est un grand privilège, et c’est un rôle que j’ai toujours pris à cœur. Il nous permet de changer les choses et d’avoir un impact positif. Chaque membre du corps professoral a le devoir d’être un allié fort et un défenseur pour les divers groupes de stagiaires. Il est impératif de cultiver un environnement académique et de recherche plus inclusif, équitable et diversifié.»

 

Yves Brun

Yves Brun, professeur titulaire au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie et chercheur au Centre d’innovation biomédicale

Qui est-il?

Directeur de la Chaire de recherche Canada 150 en biologie cellulaire des bactéries, Yves Brun s’intéresse au phénomène croissant et préoccupant de la résistance des bactéries aux antibiotiques. Ses travaux novateurs sur l’adhésion des bactéries aux surfaces, leur croissance et leur morphologie ont permis de développer de nouvelles approches pour la découverte d’antibiotiques.

Il a dit :

«Au Brun Lab, nous collaborons avec Les Scientifines, un groupe de scientifiques exceptionnelles engagées dans la promotion des sciences auprès de jeunes filles de milieu défavorisé pour contrer le décrochage scolaire et la pauvreté chez les femmes. Pendant plusieurs années, nous avons organisé des ateliers et des événements pour leur faire découvrir le monde fascinant de la microbiologie. Ces activités sont toujours menées par des femmes de mon laboratoire, qui agissent en tant que modèles inspirants pour les futures générations de scientifiques.»

Deux nouvelles bourses pour propulser les femmes en science

Bourses de leadership pour les femmes en sciences

Chaque année, quatre bourses d’une valeur de 2500 $ seront attribuées aux professeures qui démontrent un engagement à développer leurs compétences en leadership au service de l’avancement des sciences. Ces bourses leur permettront de suivre des cours de leadership pour enrichir leur développement professionnel et les préparer à exceller dans leur rôle de chef de file.

Bourses de soutien à la maternité

Parallèlement, la Faculté offrira annuellement quatre bourses du même montant aux chercheuses post-doctorantes et aux jeunes professeures de clinique en recherche, dans la première année suivant la naissance d’un enfant. Cette aide financière leur permettra de maintenir leur activité de rédaction d’articles scientifiques et/ou de demandes de subvention, ou encore de couvrir des frais pour leur participation à des conférences scientifiques.

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