Comment prédire l’évolution de la maladie de Parkinson ou de la démence à corps de Lewy dans le cerveau? C’est ce que le professeur Shady Rahayel veut élucider.

Au Centre d’études avancées en médecine du sommeil (CEAMS), le professeur du Département de médecine de l’Université de Montréal Shady Rahayel voit défiler de nombreuses personnes ayant un trouble du comportement en sommeil paradoxal. «La nuit, quand on rêve, on est paralysé, c’est normal. Mais vers 50 ans, certaines personnes vont devenir très agitées dans leur sommeil et donner des coups de poing ou de pied ou encore crier», raconte-t-il. Contrairement au somnambulisme, qui survient durant la phase du sommeil lent et profond, ce trouble se manifeste lors du sommeil paradoxal. «C’est complètement distinct; le somnambulisme touche les plus jeunes», précise-t-il.
Si ce trouble peut être causé par des antidépresseurs ou l’apnée du sommeil, c’est aussi un signe précurseur de la maladie de Parkinson et de la démence à corps de Lewy, deux maladies neurodégénératives de la même famille.
Pour comprendre comment progressent ces deux affections, Shady Rahayel étudie le trouble du comportement en sommeil paradoxal, qui affecte le cerveau en y laissant des patrons distincts d’atrophie. Mais comment cette atrophie commence-t-elle et évolue-t-elle chez les personnes atteintes de ce trouble du sommeil et comment peut-elle prédire le développement de la maladie de Parkinson et de la démence à corps de Lewy? C’est ce que le chercheur et son équipe ont voulu savoir. Leurs premiers résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue eBioMedicine (du groupe The Lancet).