Message du doyen – Loi 2 et formation de la relève médicale

Chères étudiantes, chers étudiants,
Chères professeures, chers professeurs,
Chers membres de la communauté facultaire,

Je souhaite vous informer de l’évolution de nos démarches à la suite de l’adoption de la loi 2. Depuis notre déclaration du 30 octobre, mes collègues doyennes et doyen et moi-même, ainsi que les recteurs et la rectrice des quatre universités québécoises dotées d’une faculté de médecine, avons rencontré la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme Martine Biron. Lors de cette rencontre, nous avons demandé que des gestes concrets soient posés rapidement pour rétablir les liens de confiance et le climat de collaboration indispensables à notre mission : former la relève médicale. Nous avons aussi fait part des réalités propres aux milieux universitaires et de la situation délicate dans laquelle nous nous trouvons toutes et tous.

Depuis la mi-septembre, notre programme de médecine et l’ensemble de ses acteurs traversent une tempête sans précédent. Dans ce contexte, notre capacité à former les plus importantes cohortes de médecins de notre histoire pourrait être fragilisée. Depuis plus de 180 ans, la formation médicale offerte par notre Faculté repose sur la passion et l’engagement de milliers de médecins enseignants répartis dans tout notre réseau. Cet engagement, plus essentiel que jamais, mérite d’être soutenu et reconnu.

Dès les premières consultations sur le projet de loi 106, au printemps 2025, les facultés de médecine avaient exprimé leurs préoccupations dans un mémoire déposé en commission parlementaire. Nous y soulignions que, sans modifications substantielles, les mesures proposées risquaient de compromettre gravement l’enseignement et la recherche en médecine.

Or, malgré l’intégration de quelques dispositions à la loi 2, celles-ci demeurent insuffisantes pour assurer la pleine reconnaissance et la valorisation de nos missions. La loi ne reconnaît pas l’autonomie de gouvernance de nos universités et nous confie un rôle susceptible d’altérer le lien de confiance avec nos enseignants et enseignantes.

En raison d’éléments extérieurs hors de notre contrôle, nous nous retrouvons dans une situation extrêmement difficile où nous devons maintenir nos programmes tout en gardant nos équipes mobilisées, malgré la tourmente et la détresse vécues sur le terrain.

À l’instar de mes collègues doyennes et doyen qui font face aux mêmes défis, nous convenons toutes et tous qu’il faut agir pour protéger le parcours de nos étudiantes et étudiants et le bien-être de l’ensemble de notre communauté. C’est pourquoi nous lançons à nouveau un appel au dialogue, à la bienveillance et à la recherche de solutions.

L’enseignement et la recherche ne peuvent s’épanouir que dans un climat de respect, de confiance et de collaboration. C’est le message que nous avons porté à la ministre et que nous continuerons à défendre sans relâche jusqu’à la résolution du conflit et à un apaisement durable du climat.

Je vous remercie sincèrement pour votre engagement et votre professionnalisme dans ce contexte inédit. Soyez assurés que nous continuerons de défendre avec détermination notre mission.

 

Recevez mes meilleures salutations,

Patrick Cossette
Doyen de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal