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Une méta-analyse révèle qu’isoler un détenu pour le punir ne réduirait pas la récidive des comportements répréhensibles et pourrait même les renforcer.
En établissement carcéral, enfreindre les règles peut mener à être placé seul dans une cellule pendant parfois 24, 48 ou 72 heures. Bien qu’il soit fréquemment dénoncé, l’isolement disciplinaire – le fameux «trou» – continue d’être utilisé largement dans les prisons provinciales du Québec.
En imposant une sanction, on souhaite modifier les comportements répréhensibles (violence, insubordination, possession d’objets interdits, etc.) afin qu’ils ne se reproduisent plus. Mais cette mesure disciplinaire atteint-elle vraiment ses objectifs?
Voilà qu’une récente méta-analyse remet fortement en question l’efficacité de cette pratique: l’isolement disciplinaire ne réduirait pas la probabilité de commettre des infractions lors de la réintégration dans la population carcérale générale. Il pourrait même l’augmenter.
Isolement disciplinaire en prison: plus dommageable que bénéfique
Les agents conversationnels intelligents peuvent donner à leurs utilisateurs des illusions de grandeur et les mener à une «psychose liée à l’IA», préviennent deux psychiatres de l’UdeM.
Votre agent conversationnel intelligent est-il d’accord avec vous sur tout, allant jusqu’à vous qualifier de génie? Deux professeurs au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’UdeM mettent en garde contre la «psychose liée à l’intelligence artificielle» si vous ne faites pas preuve de vigilance.
Dans un article publié dans le JMIR Mental Health, Alexandre Hudon et Emmanuel Stip examinent un phénomène social: des personnes prédisposées à la psychose se laissent entraîner par les flatteries de ChatGPT et d’autres agents conversationnels basés sur de grands modèles de langage.
«Avec l’arrivée de nouveaux agents conversationnels, certains individus plus vulnérables peuvent commencer à percevoir ces systèmes comme humains», explique Alexandre Hudon, médecin psychiatre à l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, affilié à l’UdeM.
«Lorsque l’intelligence artificielle [IA] répond de manière trop convaincante, elle peut parfois amplifier des inquiétudes ou des croyances qui prennent alors une tournure délirante. Les médias ont récemment fait état de plusieurs cas problématiques, notamment des délires et des suicides», ajoute-t-il.
Ainsi, en septembre, un reportage de CBC a présenté le cas d’Anthony Tan, un jeune développeur d’applications de Toronto qui a sombré dans une paranoïa délirante après des mois d’échanges intenses avec ChatGPT d’OpenAI et qui a dû être hospitalisé.
Les médias ont aussi rapporté l’histoire d’Allan Brooks, un recruteur d’entreprise d’âge moyen de Cobourg, en Ontario, qui était persuadé d’avoir découvert une théorie mathématique révolutionnaire après que ChatGPT eut validé et amplifié ses idées à plusieurs reprises.
Ironiquement, c’est un autre agent conversationnel – Gemini AI de Google – qui a convaincu cet homme qu’il n’était pas victime de délires.
Allan Brooks fait partie des sept personnes nommées dans des poursuites intentées le mois dernier contre OpenAI aux États-Unis par le Tech Justice Law Project et le Social Media Victims Law Center, qui affirment que ChatGPT, utilisé par 800 millions de personnes, a entraîné des dépressions nerveuses et des suicides.
Une «folie à deux» numérique
L’UdeM dresse le palmarès des 15 découvertes importantes de 2025. Six d’entre elles, issues de la Faculté de médecine, illustrent des avancées majeures en recherche et en santé.
Du cancer aux troubles neurologiques, en passant par le VIH et la maladie de Parkinson, ces travaux témoignent de la vitalité de la recherche menée au sein de nos centres et instituts. Réalisées notamment à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie et au Centre de recherche du CHUM, ces avancées ouvrent des perspectives prometteuses pour des diagnostics plus précoces, des traitements mieux ciblés et une prise en charge renouvelée de maladies longtemps mal comprises.
Voici six découvertes marquantes de la Faculté de médecine qui illustrent les retombées concrètes de la recherche en médecine, du laboratoire jusqu’au chevet des patients.
1. Une nouvelle approche pour bloquer la propagation des cellules cancéreuses
L’équipe de Marc Therrien à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie a montré que certaines formes mutées de la protéine BRAF échappent au contrôle cellulaire et restent constamment actives, ce qui alimente la croissance de nombreux cancers. En ciblant une petite hélice clé de la protéine, l’équipe est parvenue à la rendre inactive, ouvrant la voie à de nouveaux traitements pour bloquer la prolifération des cellules cancéreuses.
2. «Toi, Moi, Bébé»: une intervention efficace pour atténuer les symptômes de dépression
Mis au point au CHU Sainte-Justine, le programme d’autosoins Toi, Moi, Bébé se révèle efficace pour réduire des symptômes de légers à modérés de dépression postpartum chez les nouvelles mères. Cette intervention accessible vient outiller les familles dès les premières semaines de vie de l’enfant.
3. Diagnostic de la maladie de Parkinson: une signature génétique dans le sang
Au Centre de recherche du CHUM, Martine Tétreault et son équipe ont mis au jour, chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, un ensemble de biomarqueurs dans le sang. Cette «signature» génétique pave la voie à des méthodes de diagnostic plus précoces et plus personnalisées.
4. Les virus oncolytiques modifiés: adjuvants prometteurs pour les vaccins contre le cancer
Au Centre de recherche du CHUM, une équipe a démontré qu’un virus anticancéreux, modifié génétiquement pour stimuler le système immunitaire, améliore l’efficacité de certains vaccins contre le cancer. Cette approche pourrait contribuer à la mise au point de traitements plus ciblés et plus puissants contre les tumeurs.
5. VIH: une molécule ouvre une brèche dans le virus et donne accès à ses réservoirs
Dirigée par deux chercheurs du Centre de recherche du CHUM, une équipe internationale a mis en évidence la capacité d’une molécule à ouvrir la «carapace» du VIH. Cette brèche donne accès à des réservoirs viraux difficiles à atteindre et améliore l’élimination de cellules infectées, offrant une piste prometteuse pour de futures stratégies thérapeutiques.
6. Troubles neurologiques fonctionnels ou la fin des maladies imaginaires
Au CHUM, une équipe interdisciplinaire repense la prise en charge des troubles neurologiques fonctionnels, où le cerveau se dérègle sans lésion visible. En 2026, l’Université de Montréal intégrera ce modèle de traitement novateur au cursus des études médicales, marquant un virage important dans la compréhension et le soin de ces troubles trop souvent incompris.
Pour connaître les autres faits saillants de l’UdeM
Six découvertes de la Faculté qui ont marqué 2025
La Faculté de médecine de l’Université de Montréal procède à deux nominations importantes.
Affaires professorales et développement académique
La Faculté de médecine a le plaisir d’annoncer la nomination de la Dre Anne Monique Nuyt au poste de vice-doyenne aux affaires professorales et au développement académique à compter du 7 avril 2026. Professeure titulaire à la Faculté, néonatologiste et titulaire d’une chaire de recherche du Canada niveau 1, elle occupe actuellement simultanément les postes de directrice du Département de pédiatrie de l’UdeM et de cheffe du Département de pédiatrie du CHU Sainte-Justine. À la direction du département universitaire, elle a porté l’adoption et la mise en œuvre d’un plan stratégique rassembleur, mobilisant le plus grand centre de formation pédiatrique au Québec autour d’une vision ambitieuse : transformer la médecine pédiatrique. Sous son leadership, le département a connu un essor remarquable, marqué par des recrutements nombreux et stratégiques, le renforcement des liens entre la recherche et la clinique, la poursuite de l’intégration d’innovations pédagogiques ainsi que le développement de nouveaux partenariats, au Québec comme à l’international.
Dans ses nouvelles fonctions, la Dre Nuyt aura la responsabilité de diriger ce vice-décanat dont la mission est de veiller au recrutement, à l’encadrement, au suivi et à la reconnaissance du corps professoral, tout en soutenant le développement stratégique de la recherche et des approches pédagogiques à la Faculté.
La direction de la Faculté de médecine tient à remercier chaleureusement Éric Cohen pour son engagement et son travail remarquables comme vice-doyen aux affaires professorales et au développement académique au cours des cinq dernières années. Son leadership, sa vision et sa rigueur ont contribué de façon déterminante à la bonne marche et au rayonnement de ce secteur névralgique de la Faculté. Professeur, chercheur et gestionnaire aguerri, il laissera une empreinte durable au sein du réseau de la faculté.
Direction départementale
La Faculté annonce la nomination de Hugo Soudeyns à titre de directeur par intérim du Département de microbiologie, infectiologie et immunologie, à compter du 1er janvier 2026. Sa riche expérience et sa connaissance approfondie du milieu assureront une transition harmonieuse et une continuité des activités académiques, de recherche et de formation du département.
La direction de la Faculté souhaite exprimer sa vive reconnaissance à Jacques Thibodeau pour son engagement soutenu et son apport significatif au développement du Département de microbiologie, infectiologie et immunologie. Son leadership a contribué de manière durable à l’évolution et au positionnement du département au sein de la Faculté.
Nous souhaitons à Dre Nuyt et M. Soudeyns le plus grand succès dans leurs nouvelles fonctions!
La Direction de la Faculté de médecine
Deux nominations à des postes clés
L’hiver et le temps des fêtes – avec son froid et ses excès – peuvent-ils perturber l’équilibre du microbiote intestinal? Oui… mais pas directement.
«L’hiver, il faut prendre plus de probiotiques.» «Le froid affaiblit les enzymes digestives.» «Les changements de lumière peuvent déséquilibrer la flore intestinale.»
Ah oui? Les saisons ont-elles vraiment une influence sur le système gastro-intestinal, plus précisément sur le microbiote intestinal?
La Dre Emilia Liana Falcone, professeure agrégée de clinique au Département de médecine de l’Université de Montréal et directrice de l’Unité de recherche en microbiome et défenses mucosales à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, aide à rendre la question plus… digeste.
«Microbiote hivernal»: le fruit de nos habitudes
Une équipe de recherche de l’UdeM propose de remplacer les adhésifs industriels dérivés du pétrole par des colles d’origine bactérienne. Une perspective audacieuse, mais loin d’être loufoque.
La discussion a commencé dans des laboratoires de microélectronique. Des experts cherchaient activement des solutions de remplacement moins polluantes aux adhésifs nécessaires à la fabrication de puces ou de microprocesseurs, tous dérivés du pétrole.
Une idée a alors germé dans un laboratoire de recherche de l’Université de Montréal: et si les adhésifs pouvaient être plus verts parce qu’ils provenaient des bactéries?
C’est la proposition d’Yves Brun, professeur au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’UdeM, et de Cécile Berne, conseillère principale de recherche dans son laboratoire.
Pour penser cette avenue durable, les chercheurs ont collaboré avec des partenaires de Polytechnique Montréal, de l’Université de Sherbrooke, du Centre de collaboration MiQro Innovation à Bromont et de Kemitek, un centre de recherche et de transfert technologique à Thetford Mines.
Et ensemble, ils ont publié un article de perspective pour suggérer des adhésifs provenant de végétaux ou de bactéries comme des options prometteuses qui permettraient de diversifier les chaînes d’approvisionnement et de réduire l’empreinte environnementale du secteur.
Vers des adhésifs plus verts grâce à des… bactéries?
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