Forum de l’innovation en santé 2024 : des découvertes, de la passion et du plaisir

Pour sa 2e édition, le Forum de l’innovation en santé organisé par la Faculté de médecine, dans le cades des Grandes Retrouvailles, a conquis le cœur de 650 personnes et fait naître des passions! Le 11 mai, la communauté de l’UdeM et le grand public étaient conviés à une célébration de la science, de la santé et de l’innovation, dans le hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry. Une quinzaine de kiosques et d’ateliers présentés par des membres de la Faculté et de ses centres affiliés proposaient une programmation captivante, qui a eu l’heur de plaire tant aux adultes qu’aux ados et aux enfants.

Au gré de nos déambulations, nous avons recueilli les commentaires et impressions de quelques exposants et exposantes.

Visite du Brun Lab

À la rencontre de l’équipe du laboratoire du microbiologiste Yves brun et découverte de l’univers fascinant et poétique des bactéries.

Sans antibiotique
Bactérie jaune = sensible – Bactérie bleu = résistante

Avec antibiotique
Bactérie jaune = sensible – Bactérie bleu = résistante

En général, les bactéries font peur. Or seul un faible pourcentage cause des maladies. En fait, les bactéries sont super importantes pour notre santé et celle de l'environnement. Les bactéries de notre intestin synthétisent la vitamine K pour nous. Elles sont aussi impliquées dans le processus de dégradation. Sans elles, on croulerait sous les détritus.

Avec notre microscope, on voulait montrer au public à quoi ressemblent les bactéries ─ on en fait pousser de toutes les couleurs dans des boîtes de Petri. J'adore quand les enfants nous posent des questions et sont émerveillés. C’est important pour moi de transmettre ma passion et ma curiosité. Mon père me posait plein de questions au sujet de la nature quand j'étais enfant. J'adorais ce jeu, même si je n'avais pas toujours les réponses. Il enseignait la chimie et la physique à l’école. Une journée, je me souviens, il nous a amenés dans son laboratoire qui contenait plein de choses fascinantes. Il a mélangé une poudre blanche avec un liquide clair. D'un coup, ça s’est mis à noircir, puis à bouillir, à faire de la fumée et à s’élever comme une masse. C’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser à la science !

La majorité des découvertes qui ont mené à des applications pratiques sont nées de la curiosité. Par exemple, l'ARN messager a été découvert en 1961 par des chercheurs qui voulaient comprendre comment les bactéries arrivaient à se servir de l’information de l'ADN pour synthétiser des protéines. Jamais ils n’auraient imaginé que, des décennies plus tard, leur trouvaille mènerait à un vaccin qui a sauvé des millions de vies.

IA en radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire: la révolution de la médecine par l’IA​

On souhaitait faire connaître ce qui se fait en enseignement, en recherche et en clinique dans nos trois secteurs de spécialité — radiologie, radio-oncologie et médecine nucléaire, ainsi qu’en physique médicale.

Il se fait énormément de recherche en intelligence artificielle. Mais c'est comme si on était rendus à la dernière moitié du marathon et qu’on n'arrivait plus à avancer. On s’aperçoit en effet qu’actuellement, ça bloque rendu à l'implantation de l’IA dans nos hôpitaux. On n’arrive pas à faire le transfert du matériel développé vers des méthodes faciles à utiliser et directement applicables dans notre arsenal diagnostique et thérapeutique non invasif.

La bonne nouvelle, c’est que nous avons, au Département, l’écosystème idéal pour contribuer aux derniers kilomètres de cet incroyable marathon. Nous avons les experts en intelligence artificielle, en imagerie appliquée et en radio-oncologie appliquée qui ont le savoir et les compétences nécessaires pour valider, pour mieux adapter et pour implanter en clinique les algorithmes d’IA développés jusqu’ici dans le domaine de l’imagerie et de la thérapie personnalisée. Nous sommes le chaînon manquant!

De plus, nos experts peuvent contribuer à travailler en partenariat avec les fondamentalistes de l’IA afin de développer de futurs algorithmes, qui seront dès le départ mieux adaptés aux besoins cliniques et au contexte dans lequel on veut les utiliser.

C’est dans cette optique que nous voulons mettre en place au Département, avec des partenaires intéressés, une chaire philanthropique en intelligence artificielle appliquée à l'imagerie médicale et à la thérapie personnalisée. On y travaille!

Ateliers en santé numérique : l’IA et le langage de programmation R

Le Groupe d'intérêt en santé numérique de l'Université de Montréal a pour but de faciliter la collaboration entre les étudiantes et étudiants de différents programmes et à les sensibiliser aux enjeux éthiques, de responsabilité et de confidentialité. On veut aussi les outiller aux nouvelles technologies à travers nos ateliers d'initiation à la programmation et aux statistiques de base en sciences de données.

Avec la Société québécoise de l'intelligence artificielle en médecine (SQIAM), on essaie de montrer les retombées concrètes de l'intelligence artificielle appliquée en médecine, que ce soit en radiologie, en ophtalmologie, etc. À savoir : comment l'IA renouvelle la médecine, et surtout, comment on peut s'en servir comme outil plutôt qu'elle nous surpasse.

Explorations microscopiques : le monde extraordinaire de la microscopie du vivant

Comme la recherche fondamentale peut paraître abstraite, on a voulu montrer au public ce que l'on fait concrètement au laboratoire, ici même à l'université, et expliquer pourquoi on le fait : Comprendre comment fonctionne le vivant, ce qui se passe lors d’une maladie et comment on conçoit de nouveaux traitements.

Notre kiosque permettait d'utiliser des microscopes fluorescents identiques à ceux que l’on utilise dans les laboratoires et d’observer, entre autres, des neurones dopaminergiques (affectées par la maladie de Parkinson), des lignées cellulaires en culture utilisées pour l'étude des ARN messager ou des nématodes Caenorhabditis elegans utilisés comme organisme modèle en biologie et en génétique. 

Les enfants ont pu quant à eux créer des molécules en bonbons, faire des observations aux microscopes, jouer à des jeux vidéo en réadaptation, créer des microscopes en papier et participer à un laboratoire de bactéries multicolores.

La microbiologiste et influenceuse Chloé Savard était aussi sur place pour accompagner les petits et grands dans leurs explorations microscopiques. Lisez notre entrevue exclusive avec la star du microscope!

Réalité virtuelle en ophtalmologie : dans la peau d’un chirurgien ou d’une chirurgienne ophtalmologiste

Nos trois ateliers étaient orientés vers la chirurgie ophtalmologique et l’expérience patient.

Le premier portait sur la microchirurgie sous microscope, une chirurgie minutieuse qui nécessite beaucoup de dextérité et requiert une coordination particulière des mains et des yeux.

Le deuxième présentait un simulateur de réalité virtuelle pour la chirurgie de la cataracte. Cette technologie, utilisée dans la formation des résidentes et résidents, leur permet de s'entraîner virtuellement avant d'opérer de vrais patients.

Le troisième montrait l'expérience vécue par un patient opéré de la cataracte, à l’aide d'une vidéo reproduisant la vision de l'œil ─ couleurs, flashs lumineux, changements de luminosité... Les ophtalmologistes sont ainsi en mesure de mieux rassurer leurs patients sur ce qu’ils voient pendant la chirurgie, et les patients ressentent moins d’anxiété.»

Incursion dans les domaines de la biochimie et de la bio-informatique

Pour nos étudiantes et étudiants, le Forum était l’occasion de vivre une activité de vulgarisation scientifique et de démystifier la biochimie et la bio-informatique — un mélange de biologie et de chimie, et de biologie et d’informatique.

Le grand public a ainsi eu droit à une démonstration de la technologie CRISPR-Cas9 – des ciseaux moléculaires de l'ADN – pour le traitement de l’anémie falciforme, et de l’apprentissage machine pour reconstituer des grappes de patients selon des caractéristiques communes.

Technologies en audiologie et orthophonie : découverte d’un nouveau projet de technologies intra-auriculaires

Notre objectif était de montrer ce qu’est l’orthophonie ─ et défaire ainsi la fausse croyance selon laquelle cette discipline ne concerne que les enfants. Par exemple, la maladie de Parkinson se manifeste par des tremblements et une raideur musculaire, mais elle affecte aussi les muscles de la voix et de la déglutition. Notre but est de créer, en partenariat avec d'autres écoles de génie, un algorithme permettant de détecter la maladie de Parkinson grâce à la nouvelle technologie intra-auriculaire (TIA), une technologie développée à l'École de technologie supérieure et adaptée à la population Parkinson en collaboration avec l'École d’orthophonie et d’audiologie. Pour ce faire, on enregistre des biosignaux (parole, déglutition, mastication, respiration).

Voyez la vidéo – Écouter à l’intérieur de l’oreille pour mieux détecter la maladie de Parkinson.

Album photos

FORUM DE L'INNOVATION EN SANTÉ 2024

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