Décès liés à la drogue: le Québec est-il entré dans une nouvelle ère?

Une étude parue en août conclut que les décès liés à la drogue sont en augmentation au Québec et que le fentanyl et les nouveaux opioïdes synthétiques n’y sont pas étrangers.

Sarah Larney

Dans la dernière décennie, les personnes utilisatrices de drogues au Québec ont été peu touchées par les épidémies de surdoses survenues au Canada. Mais depuis 2020, la situation a changé: le marché de la drogue est désormais contaminé au Québec. Ce qui s’est passé en Colombie-Britannique et en Ontario se produit maintenant ici, dit Sarah Larney, professeure au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de l’Université de Montréal et chercheuse à l’Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances.

Dans une étude publiée dans la Drug and Alcohol Review, elle a analysé les décès accidentels survenus entre 2012 et 2021 et rapportés par le coroner comme étant dus à la prise d’opioïdes ou de stimulants. Ses conclusions sont inquiétantes: les taux de mortalité liés à la drogue au Québec augmentent au fil du temps, atteignent un pic en 2020 et demeurent élevés en 2021.

De plus, le fentanyl et les nouveaux opioïdes synthétiques sont en passe de devenir les substances les plus fréquemment détectées dans les décès attribuables aux opioïdes. Ces drogues contiennent souvent des adultérants, des ingrédients pharmaceutiques actifs ajoutés pour augmenter ou imiter les effets attendus de la substance illicite consommée.

«Récemment encore, les gens achetaient de l’héroïne qui contenait des adultérants, mais ces adultérants ne tuaient pas. Aujourd’hui, on ne peut acheter que du fentanyl, qui est beaucoup plus puissant que l’héroïne, et les adultérants sont également bien plus susceptibles d’entraîner la mort», explique Sarah Larney.

À la veille de la Journée internationale de sensibilisation aux surdoses, la chercheuse dévoile quelques résultats de son étude.

 

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