La Faculté de médecine a eu le privilège de recevoir le l6 juin dernier la Dre Sima Samar pour sa conférence « Being a Woman Medical Doctor in a Country such as Afghanistan :Challenges and Possibilities », tout juste avant que l’UdeM lui remette un doctorat honoris causa dans la cadre de la collation des grades des étudiants du doctorat en médecine.
Plus d’une cinquantaine de personnes se sont déplacées pour entendre cette humaniste infatigable et médecin engagée envers les pauvres et les opprimés qui a consacré sa vie à la lutte pour les droits de la personne et plus particulièrement pour le droit des femmes à la santé et à l’éducation.
Dans le cadre de sa conférence, Dre Samar a traité de la situation des femmes dans son pays ainsi que de l’état du système de santé laissé en ruine par des années de guerres et de conflits. Elle a tenu à rappeler à l’auditoire l’importance de l’éducation pour les femmes et de la nécessité pour celles-ci d’avoir voix au chapitre en matière de planification familiale.
Dre Samar est l’une des premières femmes hazāra à obtenir son diplôme de médecine de l’Université de Kaboul en 1982. Engagée dans la résistance contre l’occupation soviétique, elle doit s’exiler au Pakistan en 1983. Dans ce pays, six ans plus tard, elle fonde Shuhada, une organisation non gouvernementale entièrement vouée à la santé et à l’éducation des femmes et des filles.
Au lendemain de la chute du régime taliban, en 2001, Sima Samar rentre au pays et est nommée vice-présidente de la République islamique d’Afghanistan à titre provisoire. Elle devient, par la suite, la première ministre responsable de la condition féminine dans toute l’histoire de l’Afghanistan.
Depuis 2002, elle est présidente de la Commission indépendante des droits de l’homme en Afghanistan. Par son courage et sa détermination, Sima Samar a donné au monde l’un des exemples les plus éloquents d’une vocation médicale portée à son plus haut niveau.
La Dre Samar a remporté de nombreux honneurs. En mai 2009, elle est nommée officier honoraire de l’Ordre du Canada « pour sa contribution à l’avancement des droits de la personne dans le monde entier, et particulièrement ceux des femmes ». En 2012, elle a reçu le prestigieux Right Livelihood Award pour son « courage et sa constance dans la défense des droits de la personne, notamment des droits des femmes dans une des régions les plus complexes et dangereuses du monde » et était en nomination pour le prix Nobel de la paix en 2009.