Des chercheurs du CRCHUM font une percée dans le domaine de l’infertilité

Un couple canadien sur six est touché par l’infertilité. Pour y remédier, certains d’entre eux recourent à la fécondation in vitro. Mais les embryons obtenus par cette technique présente souvent des défauts. Dans une étude publiée aujourd’hui dans la revue Current Biology, des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) ont réussi en laboratoire à réduire le nombre de défauts dans des embryons de souris. À moyen terme, cette découverte inédite pourrait améliorer les chances des couples infertiles de donner la vie.

Environ la moitié des embryons générés lors de traitements de fertilité par fécondation in vitro contiennent des cellules qui présentent un nombre anormal de chromosomes. Cette anomalie, appelée aneuploïdie, est bien connue en biologie de la reproduction et est considérée comme une cause majeure d’infertilité.

«Dans notre étude, nous expliquons au moins une des raisons pour lesquelles ce phénomène se produit. Nous avons constaté que cela est dû à une défaillance d’un mécanisme appelé « point de contrôle du fuseau ». Nous montrons aussi que si nous manipulons ce point de contrôle chez des embryons de souris à l’aide d’un simple médicament, nous pouvons réduire les risques d’erreur de 50% environ», explique Greg FitzHarris, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal.

En administrant le bon dosage de cette substance de synthèse nommée proTAME, les chercheurs ont pu observer qu’une plus grande proportion de cellules de chacun des embryons de souris avait un nombre normal de chromosomes. Chez la souris, l’ovocyte normal (ovule) contient 20 chromosomes, alors qu’il en contient 23 chez l’humain.

UN ESPOIR CHEZ L’HUMAIN?

Concevoir le meilleur embryon est un élément clé du succès de la fécondation in vitro.

Cette découverte est encore au stade de la recherche fondamentale et est menée en laboratoire sur des souris. Greg FitzHarris insiste donc sur la très grande prudence à observer quant à l’application de cette découverte chez l’humain.

«Le potentiel de transposition à l’humain est évident. Et, je suis certain que les cliniques de fertilité aimeraient bien essayer cela dans l’espoir de fabriquer de « meilleurs embryons ». Cependant, il serait tout à fait irresponsable d’appliquer ce concept en clinique maintenant, avant même que tous les tests de sécurité et d’innocuité soient réussis», souligne le chercheur.

Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une demande de brevet provisoire US 62/729,090 intitulée «Method of reducing chromosome segregation error in cells of the early embryo» déposée le 20 Septembre 2018.

Source 

Articles reliés