Image de fluorescence d'un biofilm de «Caulobacter». Les cellules vivantes sont marquées en vert, les cellules mortes en rose et la libération d'ADN extracellulaire pendant la mort cellulaire est représentée en bleu. CRÉDIT : CÉCILE BERNE

Vie et mort d’une bactérie «altruiste»

Une nouvelle étude dirigée par Yves Brun démontre comment certaines bactéries vivant en communauté dans un biofilm se sacrifient pour assurer la survie du groupe.

Les biofilms, communautés complexes de bactéries, abondent autour de nous: à la surface du fromage, où ils sont responsables des saveurs et des arômes; dans les cours d’eau, où ils forment la substance visqueuse sur les rochers; mais aussi sur nos dents, où ils causent la plaque dentaire.

Vivre dans un biofilm comporte de nombreux avantages pour les bactéries, tels que le partage des ressources, un abri contre les prédateurs et une résistance accrue aux composés toxiques comme les antibiotiques.

Cependant, avoir la possibilité de quitter le biofilm lorsque les conditions environnementales se détériorent peut être avantageux et permet aux bactéries de se reloger dans un environnement plus hospitalier.

«Pour la bactérie Caulobacter crescentus, le biofilm devient une sorte de prison à perpétuité: une fois que les cellules sont attachées à une surface par un adhésif puissant produit à l’une de leur extrémité, elles ne peuvent plus s’en détacher, explique Yves Brun, professeur au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie de la Faculté de Médecine. Cependant, lorsque ces cellules attachées se divisent, leurs rejetons – les cellules filles – ont le choix de rester dans le biofilm ou de s’en éloigner.»

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