Le Service de pédopsychiatrie de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal (HSCM) célèbre cette année son 50e anniversaire! Cinquante ans au service du développement cognitif et affectif de l’enfant, du poupon jusqu’à l’adolescent.
On peut dire que le milieu de la santé mentale a connu un virage majeur depuis les années 60, particulièrement au Québec, où nous sommes passés d’une pratique curative, très médicalisée, à une pratique préventive, centrée plutôt sur les besoins du patient, sur l’humain. Et en matière de psychiatrie de l’enfance, tout était à faire et à comprendre. Dans la foulée de la révolution tranquille au Québec, avec la diminution de la taille des familles, on s’est intéressé au développement des enfants et à la mise en place de nos structures modernes d’éducation. Et c’est dans cette mouvance qu’est née l’approche de la psychiatrie de l’enfance au pavillon de santé mentale Albert-Prévost (PAP), à l’HSCM.
De l’asile à l’approche communautaire et ambulatoire
Le vieil adage qui dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant est un peu vrai au PAP. « La chose peut sembler banale aujourd’hui », explique le Dr Nagy Charles Bedwani, pédopsychiatre au pavillon Albert-Prévost de l’HSCM, « mais il était totalement novateur au tournant des années 70, au moment où on a procédé à la désinstitutionalisation des personnes atteintes de maladies mentales, de développer une approche communautaire en pédopsychiatrie, pilotée par des équipes multidisciplinaires composées de psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, ergothérapeutes, orthophonistes, psychomotriciennes, éducateurs et personnel infirmier. Travailler avec l’environnement de l’enfant dans sa globalité, avec son entourage, est très important pour faciliter une prise en charge précoce chez ce dernier », conclut-il.
Une approche globale implique de s’allier avec les écoles, les commissions scolaires et les centres jeunesse pour dépister, prévenir et traiter de façon précoce les problèmes de l’enfant. Ce sont des liens que l’équipe du pavillon Albert-Prévost a tissé de façon très serrée avec ses partenaires communautaires de la couronne nord de Montréal.
La sortie des institutions a aussi poussé l’équipe du PAP à innover dans sa pratique et de développer des techniques d’intervention interactive. Des services ambulatoires ont été mis sur pied pour accueillir les jeunes de jour et traiter leurs troubles au moyen d’ateliers ludiques qui travaillent l’estime de soi, l’anxiété, la gestion des problèmes ou encore les phobies et l’anorexie.
Une super infirmière pour contrer les effets de la médication
Les récentes années ont amené la découverte des neurosciences et une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau. Cette avancée a permis dorénavant de traiter non seulement les maladies affectives, les troubles de l’attachement chez l’enfant, mais également de s’intéresser aux problèmes neurologiques qui peuvent affecter le comportement et le développement, comme l’autisme.
La reconnaissance du spectre de l’autisme en santé mentale a apporté la compréhension et le traitement adapté pour tout un éventail de pathologies mal comprises jusque là, comme le syndrome de Gilles de la Tourette ou encore de l’Asperger, regroupé aujourd’hui sous le terme troubles envahissants du développement. Néanmoins, elle a aussi apporté une augmentation de la médication chez les jeunes, dans un contexte où la recherche et les connaissances dans le domaine sont encore peu développées.
Pour s’assurer de la qualité des traitements et éviter les interactions non voulues entre les médicaments ainsi que les effets secondaires indésirables, le Service de pédopsychiatrie du PAP a mis sur pied une clinique de pharmacovigilance. Une infirmière praticienne y reçoit les enfants et les soumet à divers protocoles de contrôle qui permettent de déceler les problèmes reliés à la médication et y remédier rapidement, pour s’assurer à la fois du confort et de l’efficacité de la pharmacothérapie.
Le Service de pédopsychiatrie du pavillon Albert-Prévost accueille aujourd’hui les cas les plus lourds. Toutefois grâce à ses liens étroits avec les milieux de vie des jeunes, les spécialistes peuvent intervenir rapidement auprès des enfants au pris avec des troubles mentaux, afin de leur permettre de mener une vie normale malgré la maladie.
« Les équipes de pédopsychiatrie du pavillon Albert-Prévost, à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, ont fait œuvre de précurseurs et de pionniers dans le domaine au Québec », s’entendent pour dire le Dr Pierre Gfeller, directeur général de l’établissement, et le Dr André Luyet, codirecteur de Programme de santé mentale et chef du Département de psychiatrie à l’HSCM. « Ils ont su exercer un leadership et une ouverture aux pratiques innovantes, en collaboration avec les nombreux partenaires des milieux de l’éducation et de la réadaptation ainsi que ceux du réseau de la santé. »
À propos de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
L’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal est un centre suprarégional membre du grand réseau d’excellence en santé formé de l’Université de Montréal et de ses établissements affiliés. Il compte quatre axes stratégiques : la trauma – soins aigus et critiques, la santé cardiovasculaire, la santé respiratoire et la santé mentale. Il comprend également deux secteurs de pointe, soit l’orthopédie tertiaire et la chirurgie bariatrique non invasive. Il dessert la population du Nord de l’île de Montréal ainsi que des régions de Laval, Laurentides, Lanaudière et Abitibi-Témiscamingue. www.hscm.ca
Information :
Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, Service des communications, 514 338-2222
Maude Hébert-Chaput, poste 2473, maude.hebert-chaput.hsc@ssss.gouv.qc.ca